« Mise en place d'un serveur de mail complet » : différence entre les versions

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Vous pouvez vérifier que postfix ne détecte aucun problème avec :
Vous pouvez vérifier que postfix ne détecte aucun problème avec :
<pre>postfix check</pre>
<pre>postfix check</pre>
==Commandes utiles==
La queue de postfix peut être géré en ligne de commande avec la commande <code>postqueue</code>.
Pour afficher la queue, tapez :
<pre>postqueue -p</pre>
Pour forcer postfix à traiter sa queue, tapez :
<pre>postqueue -f</pre>
vous aurez peut-être la nécessité de supprimer un message de la queue. Pour celà, il faut utiliser la commande <code>postsuper</code> :
<pre>postsuper -d ID</pre>
L'ID correspond au Queue ID renvoyé par la commande <code>postqueue -p</code>
La commande <code>postalias</code> permet de générer les fichiers d'alias de postfix :
<pre>postalias /etc/aliases</pre>
La commande <code>postconf</code> permet de manipuler la configuration en ligne de commande
La commande <code>postcat</code> permet de lire un mail en queue.
Par exemple, pour récupérer sous forme lisible le mail en queue situé dans <code>/var/spool/postfix/deferred/B/B9C791</code> il suffit d'utiliser :
<pre>postcat /var/spool/postfix/deferred/B/B9C791</pre>
Il est aussi possible de passer directement via le Queue ID du mail :
<pre>postcat -q B9C791</pre>
==Support du quota.==
Vous l'aurez peut-être remarqué : postfix ne supporte pas le quota par défaut. Le patch [http://vda.sourceforge.net/ VDA] permet d'activer le support du quota pour le MDA virtual de postfix. Vous pouvez trouver une version postfix-vda pour debian sur http://debian.home-dn.net/ si vous souhaitez continuer d'utiliser le démon virtual fournit avec postfix pour délivrer les mails de vos domaines virtuels. Une autre méthode consiste à utiliser un autre MDA pour transporter les mails, par exemple, [[#maildrop]].

Version du 4 février 2011 à 19:49

Ce tutoriel va vous expliquer comment mettre en place un serveur mail complet pour plusieurs domaines et supportant l'ipv6 sous debian lenny. Les éléments suivants seront utilisés :

  • un serveur smtp : postfix
  • un mail delivery agent (mda) : maildrop
  • un serveur pop/imap : courier
  • un scanneur de contenu : amavis
  • un antispam : spamassassin
  • un antivirus : ClamAV
  • un gestionnaire de mailing list : mailman
  • des webmails : Squirrelmail et roundcube

Afin de gérer facilement les domaines, certains services seront couplés avec MySQL. Pour ceux qui veulent bénéficier du filtrage pour les boites imaps, je vous montrerais aussi comment coupler postfix avec maildrop. En dernier lieu, nous verront rapidement comment configurer un serveur mx secondaire pour vos domaines.

Nous allons mettre en place un service email pour deux domaines : core.csnu.org et csnu.org core.csnu.org représente le serveur en lui-même, et permet de délivrer les mails aux utilisateurs locaux du serveur. csnu.org est ce qu'on appel un domaine virtuel. Nous gèrerons les mails de ce domaine via MySQL.

Au niveau dns, core.csnu.org est le domaine identifiant la machine. Il possède l'adresse ipv4 213.186.47.110 et l'adresse ipv6 2001:41d0:1:d6e::110. csnu.org est un alias pour core.csnu.org.

Les changements de permissions effectués dans ce howto supposent que vous êtes en umask 0027

Champs dns MX

Pour que les mails a destination de vos deux domaines arrivent bien sur votre serveur, il faut configurer des champs dns MX. Pour cela, éditez la zone dns de votre domaine (/srv/bind/csnu.org.hosts dans mon cas) et ajoutez/modifiez les lignes suivantes:

core.csnu.org.  IN      MX      1 core.csnu.org.
csnu.org.       IN      MX      1 core.csnu.org.
core.csnu.org.  IN      A       213.186.47.110
core.csnu.org.  IN      AAAA    2001:41d0:1:d6e::110
list.csnu.org.	IN	CNAME	core.csnu.org.

Si vous n'avez pas d'adresse ipv6 configuré sur votre serveur, vous n'aurez pas besoin du champ AAAA.

Vous pouvez aussi configurer un champ spf. Le spf (Sender Policy Framework) est une mesure antispam permettant aux autres serveurs de savoir quels serveurs ont le droit d'envoyer des mails pour votre domaine. Voici mes champs dns spf :

core.csnu.org.  IN      TXT     "v=spf1 mx -all"
csnu.org.       IN      TXT     "v=spf1 mx ~all"
  • mx signifie que seules les serveurs mx ont le droit d'envoyer des mails pour le domaine en question.
  • ~all signifie que toutes les autres ips n'ont probablement pas le droit d'envoyer de mails.
  • -all signifie que toutes les autres ips n'ont pas le droit d'envoyer de mails.

Postfix

Commençons par installer les différents composants de postfix ainsi que sasl qui nous permettra de gérer le smtp-auth histoire de ne pas laisser notre serveur en open-relay et servir de relai pour le spam.

aptitude install postfix postfix-mysql libsasl2-2 libsasl2-modules sasl2-bin libpam-mysql procmail

Debian vous laissera choisir entre plusieurs configurations pour postfix. Choisissez pas de configuration.

Stoppez les services inutiles pour le moment :

/etc/init.d/postfix stop
/etc/init.d/saslauthd stop

Le fichier de configuration principal de postfix est /etc/postfix/main.cf. Ouvrez le avec votre éditeur de texte et modifiez les lignes suivantes:

smtpd_banner = $myhostname ESMTP $mail_name (Debian/GNU)
biff = no
disable_vrfy_command = yes
smtpd_helo_required = yes
#strict_rfc821_envelopes = yes
mydomain = core.csnu.org
# ajoute .$mydomain si quelqu'un envoi un mail sans préciser le domaine (utile en local quand vous utilisez la fonction mail)
append_dot_mydomain = yes
# Uncomment the next line to generate "delayed mail" warnings
#delay_warning_time = 4h
myhostname = core.csnu.org
alias_maps = proxy:hash:/etc/aliases
alias_database = hash:/etc/aliases
myorigin = /etc/mailname
mydestination = core.csnu.org, localhost.localdomain, localhost
relayhost =
mynetworks = 127.0.0.0/8, [::1]/128, 213.186.47.110, [2001:41d0:1:d6e::110]
mailbox_command = procmail -a "$EXTENSION"
mailbox_size_limit = 0
recipient_delimiter = +
message_size_limit = 10240000
inet_interfaces = 127.0.0.1, [::1], 213.186.47.110, [2001:41d0:1:d6e::110]
inet_protocols = ipv4, ipv6
#ips à binder pour envoyer des mails via smtp
#smtp_bind_address=213.186.47.110
#smtp_bind_address6=2001:41d0:1:d6e::110

Nous venons de définir la directive myorigin de postfix comme étant le fichier /etc/mailname. Cette directive défini de qui provient les mails envoyés par les utilisateurs locaux. Dans notre cas, les mails doivent provenir du domaine de notre machine, à savoir, core.csnu.org. Tapez donc :

echo "core.csnu.org" > /etc/mailname
chmod o+r /etc/mailname

Une autre directive importante que nous avons défini est mydestination. Cette directive défini quels domaines postfix doit considérer comme locaux. Lorsque postfix reçoit un mail pour l'un de ces domaines, il les délivre dans la boite locale correspondante. Techniquement, postfix est maintenant déjà près à recevoir des mails destinés à @core.csnu.org. Il reste donc à configurer le domaine virtuel et à ne pas relayer les spams.

Configuration de postfix pour le support MySQL des domaines virtuels

Créez une base de donné nommée postfix:

mysqladmin -u root --password='motdepasse' create postfix

motdepasse correspond au mot-de-passe MySQL de l'utilisateur root

Ensuite, créez l'utilisateur postfix ayant pour mot-de-passe 'password' et attribuez lui les droits sur la base de donné postfix :

$ mysql -u root -p
Enter password:
GRANT ALL PRIVILEGES ON postfix.* TO "postfix"@"localhost" IDENTIFIED BY 'password';
quit;

Puis créez les tables dans la base de donné postfix :

# mysql -u root -p
Enter password:
USE postfix;
CREATE TABLE `alias` (
`address` varchar(255) NOT NULL default '',
`goto` text NOT NULL,
`domain` varchar(255) NOT NULL default '',
`created` datetime NOT NULL default '0000-00-00 00:00:00',
`modified` datetime NOT NULL default '0000-00-00 00:00:00',
`active` tinyint(1) NOT NULL default '1',
PRIMARY KEY  (address)
) TYPE=MyISAM COMMENT='Postfix Admin - Virtual Aliases';
USE postfix;
CREATE TABLE `domain` (
`domain` varchar(255) NOT NULL default '',
`description` varchar(255) NOT NULL default '',
`aliases` int(10) NOT NULL default '0',
`mailboxes` int(10) NOT NULL default '0',
`maxquota` int(10) NOT NULL default '0',
`transport` varchar(255) default NULL,
`backupmx` tinyint(1) NOT NULL default '0',
`created` datetime NOT NULL default '0000-00-00 00:00:00',
`modified` datetime NOT NULL default '0000-00-00 00:00:00',
`active` tinyint(1) NOT NULL default '1',
PRIMARY KEY  (domain)
) TYPE=MyISAM COMMENT='Postfix Admin - Virtual Domains';
USE postfix;
CREATE TABLE `mailbox` (
`username` varchar(255) NOT NULL default '',
`password` varchar(255) NOT NULL default '',
`name` varchar(255) NOT NULL default '',
`maildir` varchar(255) NOT NULL default '',
`quota` int(10) NOT NULL default '0',
`domain` varchar(255) NOT NULL default '',
`created` datetime NOT NULL default '0000-00-00 00:00:00',
`modified` datetime NOT NULL default '0000-00-00 00:00:00',
`active` tinyint(1) NOT NULL default '1',
PRIMARY KEY  (`username`)
) TYPE=MyISAM COMMENT='Postfix Admin - Virtual Mailboxes';
quit;

Nous avons donc créé 3 tables :

  • alias qui contiendra les alias, c'est-à-dire, les redirections de mails.
  • domain qui contiendra les domaines virtuels gérés par postfix.
  • mailbox qui contiendra les boites mails virtuels.

Maintenant, nous allons créer l'utilisateur vmail et son groupe vmail. C'est cet utilisateur qui centralisera les boites mails virtuels. Dans ce exemple, le répertoire personnel de cet utilisateur est /srv/vmail. C'est dans ce répertoire que les comptes mails seront stockés.

groupadd -g 5000 vmail
useradd -g vmail -u 5000 vmail -d /srv/vmail -m

Éditez encore une fois le fichier /etc/postfix/main.cf et ajoutez y les lignes suivantes :

#mysql
virtual_alias_maps = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_virtual_alias_maps.cf
virtual_gid_maps = static:5000
virtual_mailbox_base = /srv/vmail
virtual_mailbox_domains = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_virtual_domains_maps.cf
virtual_mailbox_limit = 51200000
virtual_mailbox_maps = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_virtual_mailbox_maps.cf
virtual_minimum_uid = 5000
virtual_transport = virtual
virtual_uid_maps = static:5000
# Support du quota (il n'est pas compilé sur le postfix de debian).
virtual_create_maildirsize = yes
virtual_mailbox_extended = yes
virtual_mailbox_limit_maps = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_virtual_mailbox_limit_maps.cf
virtual_mailbox_limit_override = yes
virtual_maildir_limit_message = The user you are trying to reach is over quota. Please, try again later.
virtual_overquota_bounce = yes
#Pour les domaines à relayer:
#relay_domains = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_relay_domains_maps.cf

Petite explication pour, par exemple, la ligne virtual_alias_maps = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_virtual_alias_maps.cf :

  • mysql: spécifie que le fichier qui suit est la configuration pour accéder à la base MySQL des alias virtuels.
  • proxy: spécifie qu'il faudra lire le fichier en utilisant le mécanisme proxy de postfix. En effet, par défaut, pour des raisons de sécurité, postfix est chrooté et ne pourra donc pas avoir accès aux fichiers de configurations MySQL une fois lancé. Pour palier à ce problème, postfix inclut un démon "proxy" qui ne sera pas chrooté et qui pourra donc lire les fichiers nécessaires.

Plus généralement :

  • virtual_alias_maps défini les alias virtuels
  • virtual_mailbox_base défini le répertoire où seront stockés les boites mails. C'est typiquement le homedir de l'utilisateur défini par virtual_uid_maps.
  • virtual_mailbox_domains défini les domaines pour lesquels postfix sera la destination finale. L'agent utilisé pour délivrer les mails sera celui de virtual_transport.
  • virtual_mailbox_maps défini les utilisateurs virtuels.
  • virtual_transport défini avec quel logiciel postfix doit délivrer les mails. Par défaut, c'est le démon virtual inclut avec postfix qui s'en charge

Il va maintenant falloir créer les différents fichiers de configuration pour MySQL.

Créez le fichier /etc/postfix/mysql_virtual_alias_maps.cf contenant:

user = postfix
password = password
hosts = localhost
dbname = postfix
query = SELECT goto FROM alias WHERE address='%s' AND active = 1

Créez le fichier /etc/postfix/mysql_virtual_domains_maps.cf contenant:

user = postfix
password = password
hosts = localhost
dbname = postfix
query = SELECT domain FROM domain WHERE domain='%s' and backupmx = '0' and active = '1'

Créez le fichier /etc/postfix/mysql_virtual_mailbox_maps.cf contenant:

user = postfix
password = password
hosts = localhost
dbname = postfix
query = SELECT maildir FROM mailbox WHERE username='%s' AND active = 1

Créez le fichier /etc/postfix/mysql_virtual_mailbox_limit_maps.cf contenant:

user = postfix
password = password
hosts = localhost
dbname = postfix
query = SELECT quota FROM mailbox WHERE username='%s'

Créez le fichier /etc/postfix/mysql_relay_domains_maps.cf contenant:

user = postfix
password = password
hosts = localhost
dbname = postfix
query = SELECT domain FROM domain WHERE domain='%s' and backupmx = '1' and active = '1'

Soyez très attentif à la ligne hosts de chacun de ces fichiers. Comme je l'ai déjà dit, étant donné que postfix est chrooté, on passe par le proxy postfix qui permet à postfix de se servir directement du fichier socket de MySQL pour accéder aux bases. Dans ce cas, il faut laisser hosts = localhost. Une autre méthode serait de ne pas utiliser le système proxy, mais d'entrer 127.0.0.1 en tant qu'host. Dans ce cas, il faudra veiller à ce que mysql n'ait pas l'option skip-networking d'activée.

Dernière chose à faire ici : il faut utiliser postmap sur chacun des fichiers afin de les transformer en table que postfix affectionne :

cd /etc/postfix
postmap mysql_virtual_alias_maps.cf
postmap mysql_virtual_domains_maps.cf
postmap mysql_virtual_mailbox_maps.cf
postmap mysql_virtual_mailbox_limit_maps.cf
postmap mysql_relay_domains_maps.cf

Cette opération est à recommencer après chaque modification de l'un de ces fichiers.

Pour finir, modifiez les permissions étant donné que les mot-de-passes mysql sont stockés en clair. Veilliez bien à conserver le fichier main.cf accessible à tous le monde étant donné que sendmail a besoin d'y accéder pour envoyer des mails.

chown root:postfix /etc/postfix/*
chmod 640 /etc/postfix/*
chmod o+r /etc/postfix/main.cf
chmod +x /etc/postfix/postfix-script

Configuration du smtp-auth

Nous allons maintenant configurer le support SASL afin de ne pas laisser notre serveur en open-relay et servir ainsi comme relai pour les spams. Ajoutez les lignes suivantes dans le fichier /etc/postfix/main.cf :

# Support SASL
broken_sasl_auth_clients = yes

smtpd_sender_restrictions =
  reject_unknown_sender_domain,
  reject_non_fqdn_sender
  smtpd_recipient_restrictions = 
  permit_mynetworks,
  permit_sasl_authenticated,
  reject_non_fqdn_hostname,
  reject_non_fqdn_sender,
  reject_non_fqdn_recipient,  
  reject_unauth_destination,
  reject_unauth_pipelining,   
  reject_invalid_hostname
#  reject_rbl_client dnsbl.dronebl.org,
#  reject_rbl_client list.dsbl.org,
#  reject_rbl_client bl.spamcop.net,
#  reject_rbl_client sbl-xbl.spamhaus.org
smtpd_sasl_auth_enable = yes
smtpd_sasl_local_domain = $myhostname
smtpd_sasl_security_options = noanonymous

Créez le fichier /etc/postfix/sasl/smtpd.conf et ajoutez y les lignes suivantes:

pwcheck_method: saslauthd
mech_list: plain login
allow_plaintext: true

Comme précédemment, veillez à bien utiliser localhost comme hostname afin d'utiliser le socket mysql si le skip-networking est activé sur votre serveur MySQL. Notez qu'il est impossible d'utiliser les méthodes d'authentification CRAM-MD5 et DIGEST-MD5 si les mot-de-passes sont cryptés dans la base mysql (ce qui est le cas ici). Nous nous contenterons donc de plain.

Éditez le fichier /etc/default/saslauthd de façon à ce qu'il ait la configuration suivante:

START=yes
MECHANISMS="pam"
OPTIONS="-c -m /var/spool/postfix/var/run/saslauthd -r"

Il faut encore créé le dossier qui contiendra le socket de sasl:

mkdir -p /var/spool/postfix/var/run/saslauthd

Créez le fichier /etc/pam.d/smtp (il faudra peut-être le nommer smtpd) et ajoutez y les lignes suivantes:

auth       required     pam_mysql.so user=postfix passwd=password host=localhost db=postfix table=mailbox usercolumn=username passwdcolumn=password crypt=1
account    sufficient   pam_mysql.so user=postfix passwd=password host=localhost db=postfix table=mailbox usercolumn=username passwdcolumn=password crypt=1

Une fois de plus, soyez attentif à l'argument host= A titre d'information, voici les différentes options possibles pour l'argument crypt= :

  • 0 (ou "plain") = Pas de cryptage. Ceci n'est pas recommandé.
  • 1 (ou "Y") = utilise la fonction crypt() de linux. Celà correspond à la fonction ENCRYPT() de MySQL. C'est la solution que nous avons choisi ici. Attention cependant, seul les huits premiers caractères du mot-de-passe seront pris en compte.
  • 2 (ou "mysql") = Utilise la fonction MySQL PASSWORD().
  • 3 (or "md5") = Utilise la fonction MySQL MD5().

Il ne reste plus qu'à ajouter l'utilisateur postfix au groupe sasl :

adduser postfix sasl

Un petit point à propos des permissions :

  • /var/spool/postfix/, /var/spool/postfix/var/ et /var/spool/postfix/var/run/ doivent être o+x
  • /var/spool/postfix/var/run/saslauthd doit appartenir à root:sasl

Ajout du support SSL/TLS.

Comme pour tous les serveurs, il est interessant de mettre en place un cryptage SSL/TLS afin de sécuriser les transactions. En admettant que vous avez suivi mon guide concernant la mise en place d'une autorité de certification, voici ce qu'il reste à faire.

Commencez par ajouter les lignes suivantes dans votre fichier /etc/ssl/openssl.cnf :

[POSTFIX]
nsComment                       = "SMTP Server Certificate"
subjectKeyIdentifier            = hash
authorityKeyIdentifier          = keyid,issuer:always
issuerAltName                   = issuer:copy
basicConstraints                = critical,CA:FALSE
keyUsage                        = digitalSignature, nonRepudiation, keyEncipherment
nsCertType                      = server
extendedKeyUsage                = serverAuth

Puis créés le certificat et signés le avec votre autorité :

openssl req -config /etc/ssl/openssl.cnf -nodes -newkey rsa:2048 -keyout postfix.key -out postfix.req
openssl ca -config /etc/ssl/openssl.cnf -name core_ca -extensions POSTFIX -in postfix.req -out postfix.pem

Si jamais vous possédez déjà vos clés mais qu'elles sont chiffrés par une passphrase, voici comment supprimer la passphrase :

openssl rsa -in key.pem -text
openssl rsa -in key.pem -out key_unlocked.pem
mv key.pem key_locked.pem
mv key_unlocked.pem key.pem

Postfix ne permet pas d'utiliser des clés vérouillés par une passphrase, veillez donc bien à spécifier l'option -nodes de la première ligne. Personnellement, je stock les fichiers du certificat dans /etc/postfix/ssl/:

mkdir /etc/postfix/ssl
mv smtpd.key /etc/postfix/ssl/
mv smtpd.pem /etc/postfix/ssl/
chmod 600 /etc/postfix/ssl/*

Créez le fichier contenant la chaine de certification :

cat /etc/ssl/root_ca/root_ca.pem /etc/ssl/core_ca/core_ca.pem > /etc/postfix/ssl/ca_chain.pem

Il faut encore modifier /etc/postfix/main.cf :

smtpd_tls_cert_file=/etc/postfix/ssl/smtpd.pem
smtpd_tls_key_file=/etc/postfix/ssl/smtpd.key
smtpd_tls_CAfile=/etc/ssl/csnu.org/ca.pem
smtp_tls_cert_file=/etc/postfix/ssl/smtpd.pem
smtp_tls_key_file=/etc/postfix/ssl/smtpd.key
smtp_tls_CAfile=/etc/postfix/ssl/ca_chain.pem
smtpd_use_tls=yes
smtp_use_tls=yes
smtpd_tls_loglevel = 1
smtp_tls_loglevel = 1
smtpd_tls_received_header = yes
smtpd_tls_session_cache_timeout = 3600
smtp_tls_session_cache_timeout = 3600

Désormais, vous pourrez configurer votre logiciel de messagerie afin d'utiliser le chiffrement TLS. Si vous souhaitez permettre les connexions SSL, il faut décommenter les quatres lignes suivantes du fichier /etc/postfix/master.cf :

#smtps     inet  n       -       -       -       -       smtpd
#  -o smtpd_tls_wrappermode=yes
#  -o smtpd_sasl_auth_enable=yes
#  -o smtpd_client_restrictions=permit_sasl_authenticated,reject

Pour des informations complémentaires, rendez-vous ici.

Ajout d'un utilisateur virtuel et lancement des services.

Pour ajouter un utilisateur test@csnu.org ainsi qu'un alias alias@csnu.org renvoyant vers notre utilisateur:

# mysql -u root -p
Enter password:
use postfix;
INSERT INTO domain (domain,description) VALUES ('csnu.org','Test Domain');
INSERT INTO alias (address,goto) VALUES ('alias@csnu.org', 'test@csnu.org');
INSERT INTO mailbox (username,password,name,maildir)  VALUES ('test@csnu.org',ENCRYPT('userpassword'),'Mailbox User','test@csnu.org/');

Les mots-de-passe sont cryptés avec la fonction ENCRYPT() de MySQL. Comme je l'ai dit précédemment, cette fonction limite la taille des passwords à huit caractères. Si vous souhaitez utiliser des passwords de plus de huit caractères vous pouvez utiliser l'une des autres fonctions de cryptage de Mysql. Pensez cependant à ajuster la configuration du fichier /etc/pam.d/smtp comme décrit ici.


Vous pouvez maintenant lancer vos services :

/etc/init.d/saslauthd start
/etc/init.d/postfix start

Pour tester si l'authentification fonctionne bien :

testsaslauthd -u test@csnu.org -p userpassword -s smtp -f /var/spool/postfix/var/run/saslauthd/mux

Vous pouvez vérifier que postfix ne détecte aucun problème avec :

postfix check

Commandes utiles

La queue de postfix peut être géré en ligne de commande avec la commande postqueue. Pour afficher la queue, tapez :

postqueue -p

Pour forcer postfix à traiter sa queue, tapez :

postqueue -f

vous aurez peut-être la nécessité de supprimer un message de la queue. Pour celà, il faut utiliser la commande postsuper :

postsuper -d ID

L'ID correspond au Queue ID renvoyé par la commande postqueue -p

La commande postalias permet de générer les fichiers d'alias de postfix :

postalias /etc/aliases

La commande postconf permet de manipuler la configuration en ligne de commande

La commande postcat permet de lire un mail en queue. Par exemple, pour récupérer sous forme lisible le mail en queue situé dans /var/spool/postfix/deferred/B/B9C791 il suffit d'utiliser :

postcat /var/spool/postfix/deferred/B/B9C791

Il est aussi possible de passer directement via le Queue ID du mail :

postcat -q B9C791

Support du quota.

Vous l'aurez peut-être remarqué : postfix ne supporte pas le quota par défaut. Le patch VDA permet d'activer le support du quota pour le MDA virtual de postfix. Vous pouvez trouver une version postfix-vda pour debian sur http://debian.home-dn.net/ si vous souhaitez continuer d'utiliser le démon virtual fournit avec postfix pour délivrer les mails de vos domaines virtuels. Une autre méthode consiste à utiliser un autre MDA pour transporter les mails, par exemple, #maildrop.