« Mise en place d'un serveur de mail complet » : différence entre les versions

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issuerAltName                  = issuer:copy
issuerAltName                  = issuer:copy
basicConstraints                = critical,CA:FALSE
basicConstraints                = critical,CA:FALSE
keyUsage                        = digitalSignature, nonRepudiation, keyEncipherment
keyUsage                        = critical, digitalSignature, nonRepudiation, keyEncipherment
nsCertType                      = server
nsCertType                      = server
extendedKeyUsage                = serverAuth
extendedKeyUsage                = serverAuth
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basicConstraints                = critical,CA:FALSE
basicConstraints                = critical,CA:FALSE
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nsCertType                      = server
extendedKeyUsage                = serverAuth
extendedKeyUsage                = serverAuth

Dernière version du 15 mars 2016 à 01:07


Tuto plus vraiment à jour

Ce tutoriel va vous expliquer comment mettre en place un serveur mail complet pour plusieurs domaines et supportant l'ipv6 sous debian lenny. Les éléments suivants seront utilisés :

  • un serveur smtp : postfix
  • un mail delivery agent (mda) : maildrop
  • un serveur pop/imap : courier
  • un scanneur de contenu : amavis
  • un antispam : spamassassin
  • un antivirus : ClamAV
  • un gestionnaire de mailing list : mailman
  • des webmails : Squirrelmail et roundcube

Afin de gérer facilement les domaines, certains services seront couplés avec MySQL. Pour ceux qui veulent bénéficier du filtrage pour les boites imaps, je vous montrerais aussi comment coupler postfix avec maildrop. En dernier lieu, nous verront rapidement comment configurer un serveur mx secondaire pour vos domaines.

Nous allons mettre en place un service email pour deux domaines : srv.domain.tld et domain.tld srv.domain.tld représente le serveur en lui-même, et permet de délivrer les mails aux utilisateurs locaux du serveur. domain.tld est ce qu'on appel un domaine virtuel. Nous gèrerons les mails de ce domaine via MySQL.

Au niveau dns, srv.domain.tld est le domaine identifiant la machine. Il possède l'adresse ipv4 213.186.47.110 et l'adresse ipv6 2001:41d0:1:d6e::110. domain.tld est un alias pour srv.domain.tld.

Les changements de permissions effectués dans ce howto supposent que vous êtes en umask 0027

Champs dns MX

Pour que les mails a destination de vos deux domaines arrivent bien sur votre serveur, il faut configurer des champs dns MX. Pour cela, éditez la zone dns de votre domaine (/srv/bind/domain.tld.hosts dans mon cas) et ajoutez/modifiez les lignes suivantes:

srv.domain.tld.  IN      MX      1 srv.domain.tld.
domain.tld.       IN      MX      1 srv.domain.tld.
srv.domain.tld.  IN      A       213.186.47.110
srv.domain.tld.  IN      AAAA    2001:41d0:1:d6e::110
list.domain.tld.	IN	CNAME	srv.domain.tld.

Si vous n'avez pas d'adresse ipv6 configuré sur votre serveur, vous n'aurez pas besoin du champ AAAA.

Vous pouvez aussi configurer un champ spf. Le spf (Sender Policy Framework) est une mesure antispam permettant aux autres serveurs de savoir quels serveurs ont le droit d'envoyer des mails pour votre domaine. Voici mes champs dns spf :

srv.domain.tld.  IN      TXT     "v=spf1 mx -all"
domain.tld.       IN      TXT     "v=spf1 mx ~all"
  • mx signifie que seules les serveurs mx ont le droit d'envoyer des mails pour le domaine en question.
  • ~all signifie que toutes les autres ips n'ont probablement pas le droit d'envoyer de mails.
  • -all signifie que toutes les autres ips n'ont pas le droit d'envoyer de mails.

Postfix

Commençons par installer les différents composants de postfix ainsi que sasl qui nous permettra de gérer le smtp-auth histoire de ne pas laisser notre serveur en open-relay et servir de relai pour le spam.

aptitude install postfix postfix-mysql libsasl2-2 libsasl2-modules sasl2-bin libpam-mysql procmail

Debian vous laissera choisir entre plusieurs configurations pour postfix. Choisissez pas de configuration.

Stoppez les services inutiles pour le moment :

/etc/init.d/postfix stop
/etc/init.d/saslauthd stop

Le fichier de configuration principal de postfix est /etc/postfix/main.cf. Ouvrez le avec votre éditeur de texte et modifiez les lignes suivantes:

smtpd_banner = $myhostname ESMTP $mail_name (Debian/GNU)
biff = no
disable_vrfy_command = yes
smtpd_helo_required = yes
#strict_rfc821_envelopes = yes
mydomain = srv.domain.tld
# ajoute .$mydomain si quelqu'un envoi un mail sans préciser le domaine (utile en local quand vous utilisez la fonction mail)
append_dot_mydomain = yes
# Uncomment the next line to generate "delayed mail" warnings
#delay_warning_time = 4h
myhostname = srv.domain.tld
alias_maps = proxy:hash:/etc/aliases
alias_database = hash:/etc/aliases
myorigin = /etc/mailname
mydestination = srv.domain.tld, localhost.localdomain, localhost
relayhost =
mynetworks = 127.0.0.0/8, [::1]/128, 213.186.47.110, [2001:41d0:1:d6e::110]
mailbox_command = procmail -a "$EXTENSION"
mailbox_size_limit = 0
recipient_delimiter = +
message_size_limit = 10240000
inet_interfaces = 127.0.0.1, [::1], 213.186.47.110, [2001:41d0:1:d6e::110]
inet_protocols = ipv4, ipv6
#ips à binder pour envoyer des mails via smtp
#smtp_bind_address=213.186.47.110
#smtp_bind_address6=2001:41d0:1:d6e::110

Nous venons de définir la directive myorigin de postfix comme étant le fichier /etc/mailname. Cette directive défini de qui provient les mails envoyés par les utilisateurs locaux. Dans notre cas, les mails doivent provenir du domaine de notre machine, à savoir, srv.domain.tld. Tapez donc :

echo "srv.domain.tld" > /etc/mailname
chmod o+r /etc/mailname

Une autre directive importante que nous avons défini est mydestination. Cette directive défini quels domaines postfix doit considérer comme locaux. Lorsque postfix reçoit un mail pour l'un de ces domaines, il les délivre dans la boite locale correspondante. Techniquement, postfix est maintenant déjà près à recevoir des mails destinés à @srv.domain.tld. Il reste donc à configurer le domaine virtuel et à ne pas relayer les spams.

Pensez à créer la base de donnée des alias :

postalias /etc/aliases

Dernière chose à faire : vous assurer que le fichier /etc/postfix/main.cf est lisible par tous le monde :

chmod o+r /etc/postfix/main.cf

Configuration de postfix pour le support MySQL des domaines virtuels

Créez une base de donné nommée postfix:

mysqladmin -u root --password='motdepasse' create postfix

motdepasse correspond au mot-de-passe MySQL de l'utilisateur root

Ensuite, créez l'utilisateur postfix ayant pour mot-de-passe 'password' et attribuez lui les droits sur la base de donné postfix :

$ mysql -u root -p
Enter password:
GRANT ALL PRIVILEGES ON postfix.* TO "postfix"@"localhost" IDENTIFIED BY 'password';
quit;

Puis créez les tables dans la base de donné postfix :

# mysql -u root -p
Enter password:
USE postfix;
CREATE TABLE `alias` (
`address` varchar(255) NOT NULL default '',
`goto` text NOT NULL,
`domain` varchar(255) NOT NULL default '',
`created` datetime NOT NULL default '0000-00-00 00:00:00',
`modified` datetime NOT NULL default '0000-00-00 00:00:00',
`active` tinyint(1) NOT NULL default '1',
PRIMARY KEY  (address)
) TYPE=MyISAM COMMENT='Postfix Admin - Virtual Aliases';
USE postfix;
CREATE TABLE `domain` (
`domain` varchar(255) NOT NULL default '',
`description` varchar(255) NOT NULL default '',
`aliases` int(10) NOT NULL default '0',
`mailboxes` int(10) NOT NULL default '0',
`maxquota` int(10) NOT NULL default '0',
`transport` varchar(255) default NULL,
`backupmx` tinyint(1) NOT NULL default '0',
`created` datetime NOT NULL default '0000-00-00 00:00:00',
`modified` datetime NOT NULL default '0000-00-00 00:00:00',
`active` tinyint(1) NOT NULL default '1',
PRIMARY KEY  (domain)
) TYPE=MyISAM COMMENT='Postfix Admin - Virtual Domains';
USE postfix;
CREATE TABLE `mailbox` (
`username` varchar(255) NOT NULL default '',
`password` varchar(255) NOT NULL default '',
`name` varchar(255) NOT NULL default '',
`maildir` varchar(255) NOT NULL default '',
`quota` int(10) NOT NULL default '0',
`domain` varchar(255) NOT NULL default '',
`created` datetime NOT NULL default '0000-00-00 00:00:00',
`modified` datetime NOT NULL default '0000-00-00 00:00:00',
`active` tinyint(1) NOT NULL default '1',
PRIMARY KEY  (`username`)
) TYPE=MyISAM COMMENT='Postfix Admin - Virtual Mailboxes';
quit;

Nous avons donc créé 3 tables :

  • alias qui contiendra les alias, c'est-à-dire, les redirections de mails.
  • domain qui contiendra les domaines virtuels gérés par postfix.
  • mailbox qui contiendra les boites mails virtuels.

Maintenant, nous allons créer l'utilisateur vmail et son groupe vmail. C'est cet utilisateur qui centralisera les boites mails virtuels. Dans ce exemple, le répertoire personnel de cet utilisateur est /srv/vmail. C'est dans ce répertoire que les comptes mails seront stockés.

groupadd -g 5000 vmail
useradd -g vmail -u 5000 vmail -d /srv/vmail -m

Éditez encore une fois le fichier /etc/postfix/main.cf et ajoutez y les lignes suivantes :

#mysql
virtual_alias_maps = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_virtual_alias_maps.cf
virtual_gid_maps = static:5000
virtual_mailbox_base = /srv/vmail
virtual_mailbox_domains = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_virtual_domains_maps.cf
virtual_mailbox_limit = 51200000
virtual_mailbox_maps = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_virtual_mailbox_maps.cf
virtual_minimum_uid = 5000
virtual_transport = virtual
virtual_uid_maps = static:5000
# Support du quota (il n'est pas compilé sur le postfix de debian).
virtual_create_maildirsize = yes
virtual_mailbox_extended = yes
virtual_mailbox_limit_maps = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_virtual_mailbox_limit_maps.cf
virtual_mailbox_limit_override = yes
virtual_maildir_limit_message = The user you are trying to reach is over quota. Please, try again later.
virtual_overquota_bounce = yes
#Pour les domaines à relayer:
#relay_domains = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_relay_domains_maps.cf

Petite explication pour, par exemple, la ligne virtual_alias_maps = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_virtual_alias_maps.cf :

  • mysql: spécifie que le fichier qui suit est la configuration pour accéder à la base MySQL des alias virtuels.
  • proxy: spécifie qu'il faudra lire le fichier en utilisant le mécanisme proxy de postfix. En effet, par défaut, pour des raisons de sécurité, postfix est chrooté et ne pourra donc pas avoir accès aux fichiers de configurations MySQL une fois lancé. Pour palier à ce problème, postfix inclut un démon "proxy" qui ne sera pas chrooté et qui pourra donc lire les fichiers nécessaires.

Plus généralement :

  • virtual_alias_maps défini les alias virtuels
  • virtual_mailbox_base défini le répertoire où seront stockés les boites mails. C'est typiquement le homedir de l'utilisateur défini par virtual_uid_maps.
  • virtual_mailbox_domains défini les domaines pour lesquels postfix sera la destination finale. L'agent utilisé pour délivrer les mails sera celui de virtual_transport.
  • virtual_mailbox_maps défini les utilisateurs virtuels.
  • virtual_transport défini avec quel logiciel postfix doit délivrer les mails. Par défaut, c'est le démon virtual inclut avec postfix qui s'en charge

Il va maintenant falloir créer les différents fichiers de configuration pour MySQL.

Créez le fichier /etc/postfix/mysql_virtual_alias_maps.cf contenant:

user = postfix
password = password
hosts = localhost
dbname = postfix
query = SELECT goto FROM alias WHERE address='%s' AND active = 1

Créez le fichier /etc/postfix/mysql_virtual_domains_maps.cf contenant:

user = postfix
password = password
hosts = localhost
dbname = postfix
query = SELECT domain FROM domain WHERE domain='%s' and backupmx = '0' and active = '1'

Créez le fichier /etc/postfix/mysql_virtual_mailbox_maps.cf contenant:

user = postfix
password = password
hosts = localhost
dbname = postfix
query = SELECT maildir FROM mailbox WHERE username='%s' AND active = 1

Créez le fichier /etc/postfix/mysql_virtual_mailbox_limit_maps.cf contenant:

user = postfix
password = password
hosts = localhost
dbname = postfix
query = SELECT quota FROM mailbox WHERE username='%s'

Créez le fichier /etc/postfix/mysql_relay_domains_maps.cf contenant:

user = postfix
password = password
hosts = localhost
dbname = postfix
query = SELECT domain FROM domain WHERE domain='%s' and backupmx = '1' and active = '1'

Soyez très attentif à la ligne hosts de chacun de ces fichiers. Comme je l'ai déjà dit, étant donné que postfix est chrooté, on passe par le proxy postfix qui permet à postfix de se servir directement du fichier socket de MySQL pour accéder aux bases. Dans ce cas, il faut laisser hosts = localhost. Une autre méthode serait de ne pas utiliser le système proxy, mais d'entrer 127.0.0.1 en tant qu'host. Dans ce cas, il faudra veiller à ce que mysql n'ait pas l'option skip-networking d'activée.

Dernière chose à faire ici : il faut utiliser postmap sur chacun des fichiers afin de les transformer en table que postfix affectionne :

cd /etc/postfix
postmap mysql_virtual_alias_maps.cf
postmap mysql_virtual_domains_maps.cf
postmap mysql_virtual_mailbox_maps.cf
postmap mysql_virtual_mailbox_limit_maps.cf
postmap mysql_relay_domains_maps.cf

Cette opération est à recommencer après chaque modification de l'un de ces fichiers.

Pour finir, modifiez les permissions étant donné que les mot-de-passes mysql sont stockés en clair. Veilliez bien à conserver le fichier main.cf accessible à tous le monde étant donné que sendmail a besoin d'y accéder pour envoyer des mails.

chown root:postfix /etc/postfix/*
chmod 640 /etc/postfix/*
chmod o+r /etc/postfix/main.cf
chmod +x /etc/postfix/postfix-script

Configuration du smtp-auth

Nous allons maintenant configurer le support SASL afin de ne pas laisser notre serveur en open-relay et servir ainsi comme relai pour les spams. Ajoutez les lignes suivantes dans le fichier /etc/postfix/main.cf :

# Support SASL
broken_sasl_auth_clients = yes

smtpd_sender_restrictions =
  reject_unknown_sender_domain,
  reject_non_fqdn_sender
  smtpd_recipient_restrictions = 
  permit_mynetworks,
  permit_sasl_authenticated,
  reject_non_fqdn_hostname,
  reject_non_fqdn_sender,
  reject_non_fqdn_recipient,  
  reject_unauth_destination,
  reject_unauth_pipelining,   
  reject_invalid_hostname
#  reject_rbl_client dnsbl.dronebl.org,
#  reject_rbl_client list.dsbl.org,
#  reject_rbl_client bl.spamcop.net,
#  reject_rbl_client sbl-xbl.spamhaus.org
smtpd_sasl_auth_enable = yes
smtpd_sasl_local_domain = $myhostname
smtpd_sasl_security_options = noanonymous

Créez le fichier /etc/postfix/sasl/smtpd.conf et ajoutez y les lignes suivantes:

pwcheck_method: saslauthd
mech_list: plain login
allow_plaintext: true

Comme précédemment, veillez à bien utiliser localhost comme hostname afin d'utiliser le socket mysql si le skip-networking est activé sur votre serveur MySQL. Notez qu'il est impossible d'utiliser les méthodes d'authentification CRAM-MD5 et DIGEST-MD5 si les mot-de-passes sont cryptés dans la base mysql (ce qui est le cas ici). Nous nous contenterons donc de plain.

Éditez le fichier /etc/default/saslauthd de façon à ce qu'il ait la configuration suivante:

START=yes
MECHANISMS="pam"
OPTIONS="-c -m /var/spool/postfix/var/run/saslauthd -r"

Il faut encore créé le dossier qui contiendra le socket de sasl:

mkdir -p /var/spool/postfix/var/run/saslauthd

Créez le fichier /etc/pam.d/smtp (il faudra peut-être le nommer smtpd) et ajoutez y les lignes suivantes:

auth       required     pam_mysql.so user=postfix passwd=password host=localhost db=postfix table=mailbox usercolumn=username passwdcolumn=password crypt=1
account    sufficient   pam_mysql.so user=postfix passwd=password host=localhost db=postfix table=mailbox usercolumn=username passwdcolumn=password crypt=1

Une fois de plus, soyez attentif à l'argument host= A titre d'information, voici les différentes options possibles pour l'argument crypt= :

  • 0 (ou "plain") = Pas de cryptage. Ceci n'est pas recommandé.
  • 1 (ou "Y") = utilise la fonction crypt() de linux. Celà correspond à la fonction ENCRYPT() de MySQL. C'est la solution que nous avons choisi ici. Attention cependant, seul les huits premiers caractères du mot-de-passe seront pris en compte.
  • 2 (ou "mysql") = Utilise la fonction MySQL PASSWORD().
  • 3 (or "md5") = Utilise la fonction MySQL MD5().

Il ne reste plus qu'à ajouter l'utilisateur postfix au groupe sasl :

adduser postfix sasl

Un petit point à propos des permissions :

  • /var/spool/postfix/, /var/spool/postfix/var/ et /var/spool/postfix/var/run/ doivent être o+x
  • /var/spool/postfix/var/run/saslauthd doit appartenir à root:sasl

Ajout du support SSL/TLS.

Comme pour tous les serveurs, il est interessant de mettre en place un cryptage SSL/TLS afin de sécuriser les transactions. En admettant que vous avez suivi mon guide concernant la mise en place d'une autorité de certification, voici ce qu'il reste à faire.

Commencez par ajouter les lignes suivantes dans votre fichier /etc/ssl/openssl.cnf :

[POSTFIX]
nsComment                       = "SMTP Server Certificate"
subjectKeyIdentifier            = hash
authorityKeyIdentifier          = keyid,issuer:always
issuerAltName                   = issuer:copy
basicConstraints                = critical,CA:FALSE
keyUsage                        = critical, digitalSignature, nonRepudiation, keyEncipherment
nsCertType                      = server
extendedKeyUsage                = serverAuth

Puis créés le certificat et signés le avec votre autorité :

openssl req -config /etc/ssl/openssl.cnf -nodes -newkey rsa:2048 -keyout postfix.key -out postfix.req
openssl ca -config /etc/ssl/openssl.cnf -name core_ca -extensions POSTFIX -in postfix.req -out postfix.pem

Si jamais vous possédez déjà vos clés mais qu'elles sont chiffrés par une passphrase, voici comment supprimer la passphrase :

openssl rsa -in key.pem -text
openssl rsa -in key.pem -out key_unlocked.pem
mv key.pem key_locked.pem
mv key_unlocked.pem key.pem

Postfix ne permet pas d'utiliser des clés vérouillés par une passphrase, veillez donc bien à spécifier l'option -nodes de la première ligne. Personnellement, je stock les fichiers du certificat dans /etc/postfix/ssl/:

mkdir /etc/postfix/ssl
mv smtpd.key /etc/postfix/ssl/
mv smtpd.pem /etc/postfix/ssl/
chmod 600 /etc/postfix/ssl/*

Créez le fichier contenant la chaine de certification :

cat /etc/ssl/root_ca/root_ca.pem /etc/ssl/core_ca/core_ca.pem > /etc/postfix/ssl/ca_chain.pem

Il faut encore modifier /etc/postfix/main.cf :

smtpd_tls_cert_file=/etc/postfix/ssl/smtpd.pem
smtpd_tls_key_file=/etc/postfix/ssl/smtpd.key
smtpd_tls_CAfile=/etc/postfix/ssl/ca_chain.pem
smtp_tls_CAfile=/etc/postfix/ssl/ca_chain.pem
smtpd_tls_security_level=may
smtp_tls_security_level=may
smtpd_tls_loglevel = 1
smtp_tls_loglevel = 1
smtpd_tls_received_header = yes
smtpd_tls_session_cache_timeout = 3600
smtp_tls_session_cache_timeout = 3600

Note : Les directives smtp_tls_cert_file et smtp_tls_key_file sont quant-à-elle destiné à l'authentification de votre client smtp (le certificat précisé à ces directives doit passer le test openssl verify -purpose sslclient. Le certificat que nous avons généré est un certificat server uniquement.

Désormais, vous pourrez configurer votre logiciel de messagerie afin d'utiliser le chiffrement TLS. Si vous souhaitez permettre les connexions SSL, il faut décommenter les quatres lignes suivantes du fichier /etc/postfix/master.cf :

#smtps     inet  n       -       -       -       -       smtpd
#  -o smtpd_tls_wrappermode=yes
#  -o smtpd_sasl_auth_enable=yes
#  -o smtpd_client_restrictions=permit_sasl_authenticated,reject

Notez qu'ici, nous ne forçons ni l'utilisation du tls sur le serveur smtp, ni la vérification tls en mode client smtp. Cela signifie que le serveur annoncera supporter le TLS, mais ne forcera pas son utilisation ; de même pour le client.

Pour votre réseau interne, vous pouvez forcez la vérification TLS du le client grâce à smtp_tls_policy_maps. Par exemple voici la ligne à ajouter dans main.cf:

smtp_tls_policy_maps = hash:/etc/postfix/tls_policy

Et le fichier /etc/postfix/tls_policy :

domain.tld      verify

N'oubliez pas de formater ce fichier pour postfix et de le rendre accessible en lecture :

postmap /etc/postfix/tls_policy
chgrp postfix /etc/postfix/tls_policy*

Pour des informations complémentaires, rendez-vous ici.

Ajout d'un utilisateur virtuel et lancement des services.

Pour ajouter un utilisateur test@domain.tld ainsi qu'un alias alias@domain.tld renvoyant vers notre utilisateur:

# mysql -u root -p
Enter password:
use postfix;
INSERT INTO domain (domain,description) VALUES ('domain.tld','Test Domain');
INSERT INTO alias (address,goto) VALUES ('alias@domain.tld', 'test@domain.tld');
INSERT INTO mailbox (username,password,name,maildir)  VALUES ('test@domain.tld',ENCRYPT('userpassword'),'Mailbox User','test@domain.tld/');

Les mots-de-passe sont cryptés avec la fonction ENCRYPT() de MySQL. Comme je l'ai dit précédemment, cette fonction limite la taille des passwords à huit caractères. Si vous souhaitez utiliser des passwords de plus de huit caractères vous pouvez utiliser l'une des autres fonctions de cryptage de Mysql. Pensez cependant à ajuster la configuration du fichier /etc/pam.d/smtp comme décrit ici.


Vous pouvez maintenant lancer vos services :

/etc/init.d/saslauthd start
/etc/init.d/postfix start

Pour tester si l'authentification fonctionne bien :

testsaslauthd -u test@domain.tld -p userpassword -s smtp -f /var/spool/postfix/var/run/saslauthd/mux

Vous pouvez vérifier que postfix ne détecte aucun problème avec :

postfix check

Commandes utiles

La queue de postfix peut être géré en ligne de commande avec la commande postqueue. Pour afficher la queue, tapez :

postqueue -p

Pour forcer postfix à traiter sa queue, tapez :

postqueue -f

vous aurez peut-être la nécessité de supprimer un message de la queue. Pour celà, il faut utiliser la commande postsuper :

postsuper -d ID

L'ID correspond au Queue ID renvoyé par la commande postqueue -p

La commande postalias permet de générer les fichiers d'alias de postfix :

postalias /etc/aliases

La commande postconf permet de manipuler la configuration en ligne de commande

La commande postcat permet de lire un mail en queue. Par exemple, pour récupérer sous forme lisible le mail en queue situé dans /var/spool/postfix/deferred/B/B9C791 il suffit d'utiliser :

postcat /var/spool/postfix/deferred/B/B9C791

Il est aussi possible de passer directement via le Queue ID du mail :

postcat -q B9C791

Support du quota.

Vous l'aurez peut-être remarqué : postfix ne supporte pas le quota par défaut. Le patch VDA permet d'activer le support du quota pour le MDA virtual de postfix. Vous pouvez trouver une version postfix-vda pour debian sur http://debian.home-dn.net/ si vous souhaitez continuer d'utiliser le démon virtual fournit avec postfix pour délivrer les mails de vos domaines virtuels. Une autre méthode consiste à utiliser un autre MDA pour transporter les mails, par exemple, maildrop.

Problèmes possibles.

Si vous utilisez un noyau avec le patch grsecurity, j'ai remarqué un comportement étrange. En effet, lorsque j'essayais d'envoyer un mail avec sendmail avec un autre utilisateur que root (www-data par exemple) il me renvoyait une erreur. C'est un problème de droit : /proc/net n'était pas lisible et exécutable par tous le monde (o+rx) ce qui empêchait sendmail d'envoyer les mails.

Courier

Nous allons maintenant installer courier pour ses fonctionnalités de serveur pop et imap. Installer les paquets nécessaires :

aptitude install courier-authdaemon courier-authlib-mysql courier-pop courier-pop-ssl courier-imap courier-imap-ssl

Éditez le fichier /etc/courier/authdaemonrc :

authmodulelist="authmysql"

Éditez le fichier /etc/courier/authmysqlrc :

MYSQL_SERVER            localhost
MYSQL_USERNAME          postfix
MYSQL_PASSWORD          password
MYSQL_SOCKET            /var/run/mysqld/mysqld.sock
#MYSQL_PORT              0
MYSQL_OPT               0
MYSQL_DATABASE          postfix
MYSQL_USER_TABLE        mailbox
MYSQL_CRYPT_PWFIELD     password
#DEFAULT_DOMAIN         domain.tld
MYSQL_UID_FIELD         5000
MYSQL_GID_FIELD         5000
MYSQL_LOGIN_FIELD       username
MYSQL_HOME_FIELD        "/srv/vmail"
MYSQL_NAME_FIELD        name
MYSQL_MAILDIR_FIELD     maildir
#MYSQL_QUOTA_FIELD      quota
#MYSQL_WHERE_CLAUSE     server='exemple.domain.tld'

Je préfère ne pas binder mes services sur toutes les ips configurés sur la machine. Il faut donc configurer courier pour qu'il ne bind que les ips voulus.

Pour courier-pop éditez le fichier /etc/courier/pop3d et modifiez la ligne PORT=110 par :

PORT=127.0.0.1.110,::1.110,213.186.47.110.110,2001:41d0:1:d6e::110.110

Pour courier-pop-ssl éditez le fichier /etc/courier/pop3d-ssl et modifiez la ligne SSLPORT=995 par :

SSLPORT=127.0.0.1.995,::1.995,213.186.47.110.995,2001:41d0:1:d6e::110.995

Pour courier-imap éditez le fichier /etc/courier/imapd et modifiez la ligne PORT=143 par :

PORT=127.0.0.1.143,::1.143,213.186.47.110.143,2001:41d0:1:d6e::110.143

Pour courier-imap-ssl éditez le fichier /etc/courier/imapd-ssl et modifiez la ligne SSLPORT=993 par :

SSLPORT=127.0.0.1.993,::1.993,213.186.47.110.993,2001:41d0:1:d6e::110.993

Ajout du support SSL/TLS

utiliser les scripts de courier

courier inclut des scripts qui permettent de générer automatiquement ces certificats SSL. Pour cela, il faut éditer les fichiers /etc/courier/pop3d.cnf et /etc/courier/imapd.cnf puis lancer les commandes suivantes :

mkpop3dcert
mkimapdcert

Créer son propre certificat signé par son autorité de certification.

Éditez votre fichier /etc/ssl/openssl.cnf et ajoutez les lignes suivantes :

[IMAP]
nsComment                       = "SSL Imap Certificate"
subjectKeyIdentifier            = hash
authorityKeyIdentifier          = keyid,issuer:always
issuerAltName                   = issuer:copy
basicConstraints                = critical,CA:FALSE
keyUsage                        = critical, digitalSignature, nonRepudiation, keyEncipherment
nsCertType                      = server
extendedKeyUsage                = serverAuth

[POP]
nsComment                       = "SSL Pop Certificate"
subjectKeyIdentifier            = hash
authorityKeyIdentifier          = keyid,issuer:always
issuerAltName                   = issuer:copy
basicConstraints                = critical,CA:FALSE
keyUsage                        = critical, digitalSignature, nonRepudiation, keyEncipherment
nsCertType                      = server
extendedKeyUsage                = serverAuth

Encore une fois, les clés ne devront pas être chiffré avec une passphrase car courier ne les gère pas.

Pour créer le certificat du serveur pop :

openssl req -config /etc/ssl/openssl.cnf -nodes -newkey rsa:2048 -keyout pop.key -out pop.req
openssl ca -config /etc/ssl/openssl.cnf -name core_ca -extensions POP -in pop.req -out pop.pem
cat pop.key pop.pem > pop3d.pem
openssl gendh >> pop3d.pem
mv pop3d.pem /etc/courier/
rm -rf pop.*

Pour créer le certificat du serveur imap:

openssl req -config /etc/ssl/openssl.cnf -nodes -newkey rsa:1024 -keyout imap.key -out imap.req
openssl ca -config /etc/ssl/openssl.cnf -name core_ca -extensions IMAP -in imap.req -out imap.pem
cat imap.key imap.pem > imapd.pem
openssl gendh >> imapd.pem
mv imapd.pem /etc/courier/
rm -rf imap.*

Et comme d'habitude, on modifie les droits :

chmod 600 /etc/courier/*.pem

Lancement

Il ne reste plus qu'à lancer courier et à le tester:

/etc/init.d/courier-authdaemon start
/etc/init.d/courier-imap start
/etc/init.d/courier-imap-ssl start
/etc/init.d/courier-pop start
/etc/init.d/courier-pop-ssl start

Avec le temps, vous en aurez peut-être assez de devoir relancer chacun de ces scripts. C'est pourquoi j'ai fait un script abrégé :

#! /bin/sh

case "$1" in
start)
        /etc/init.d/courier-authdaemon start
        /etc/init.d/courier-pop start
        /etc/init.d/courier-pop-ssl start
        /etc/init.d/courier-imap start
        /etc/init.d/courier-imap-ssl start
        exit 0
;;
stop)
       /etc/init.d/courier-authdaemon stop
       /etc/init.d/courier-pop stop
       /etc/init.d/courier-pop-ssl stop
       /etc/init.d/courier-imap stop
       /etc/init.d/courier-imap-ssl stop
       exit 0
;;
restart)
       $0 stop
       $0 start
       exit 0
;;
*)
echo "Usage: $0 {start|stop|restart}"
exit 1
;;
esac

maildrop

maildrop est un mail delivery agent (MDA). Son rôle est de délivrer les messages reçus par un serveur smtp dans les boites mails des utilisateurs. Nous allons mettre en place maildrop pour remplacer le démon virtual de postfix parce qu'il permet de gérer les quotas et les filtres.

Le paquet maildrop de debian lenny fournit maildrop 2.0.4 qui a un comportement étrange dans la gestion des quotas. Pour régler ce problème il faut compiler soit même maildrop 2.0.4.

Pour commencer il faut installer g++ ainsi que les paquets courier-authlib-dev et libpcre3-dev :

aptitude install g++ courier-authlib-dev libpcre3-dev

Téléchargez maildrop et extrayez le :

wget http://prdownloads.sourceforge.net/courier/maildrop-2.0.4.tar.bz2
tar jxf maildrop-2.0.4.tar.bz2 

il faut maintenant configurer maildrop :

cd maildrop-2.0.4
./configure -prefix=/usr/local/courier --enable-maildrop-uid=5000 --enable-maildrop-gid=5000 --enable-maildirquota --without-db

Ici, on installe maildrop avec l'utilisateur d'uid 5000 et de gid 5000 ce qui correspond à notre utilisateur vmail. maildrop sera installé dans /usr/local/courier

Compilons et installons maildrop :

make
make install

Une erreur de compilation peut apparaître sur l'un des composants. Cela n'empêchera pas maildrop de fonctionner mais vous pouvez régler le problème comme ceci :

cd makedat
ln -s makedatprog.c makedatprog
cd ..
make install

Il faut adapter les droits de /usr/local/courier/bin/ :

chown vmail: /usr/local/courier/bin/*
chmod o+rx /usr/local/courier/

Pour que maildrop fonctionne il faut qu'il puisse accéder au socket de courier situé dans /var/run/courier/authdaemon/ :

chgrp vmail /var/run/courier/authdaemon/

maildroprc

Le fichier /etc/maildroprc contient la configuration ainsi que les règles de filtrage par défaut de maildrop.

Pour commencer nous allons activer les logs de maildrop. Ajoutez la ligne suivante dans /etc/maildroprc :

logfile "/var/log/maildroprc.log"

Créez le fichier de log et attribuez le à l'utilisateur vmail :

touch /var/log/maildroprc.log
chown vmail:vmail /var/log/maildroprc.log

Vous voudrez peut-être ajouter maildrop à la rotation des logs. Éditez le fichier /etc/logrotate.d/maildrop et ajoutez y les lignes suivantes :

/var/log/maildroprc.log {
        weekly
        missingok
        rotate 12
        compress
        delaycompress
        notifempty
        create 640 vmail vmail
        sharedscripts
        postrotate
        endscript
}

Pour créer automatiquement la mailbox si elle n'existe pas lors de la réception d'un message ajoutez les lignes suivantes à /etc/maildroprc :

# Si la mailbox représenté par $DEFAULT n'existe pas
`test -e $DEFAULT/`
if ( $RETURNCODE != 0 )
{
  # On la crée
  `maildirmake $DEFAULT`
  #  ainsi que les quelques sous-répertoire de base
  `maildirmake -f Junk $DEFAULT`
 `maildirmake -f Sent $DEFAULT`
 `maildirmake -f Trash $DEFAULT`
  # Puis on change les droits
  `chmod -R go-rwx $DEFAULT`
}

Enfin nous allons configurer un fichier de filtre local à chaque utilisateur virtuel :

# On load les filtres spécifiques de l'utilisateur $DEFAULT s'ils existent
`test -r $DEFAULT/mailfilter`
if( $RETURNCODE == 0 )
        {
       log "(==) Including $DEFAULT/mailfilter"
               exception {
                        include $DEFAULT/mailfilter
               }
        }

Par exemple, voici comment je filtre les spams dans mon fichier /srv/vmail/pfoo\@domain.tld/mailfilter :

if (/^X-Spam-Flag:.*YES/)
{
        exception {
               to $DEFAULT/.Junk/
        }
}

Quota

Pour le support du quota il faut créer les fichiers nécessaires avec maildirmake. Si la mailbox n'existe pas encore tapez :

maildirmake /srv/vmail/test@domain.tld
chown -R vmail:vmail /srv/vmail/test@domain.tld

Pour activer le quota pour la mailbox il faut utiliser l'option -q de maildirmake. Pour créer une boite de 512 000 000 bytes tapez :

maildirmake -q 512000000S /srv/vmail/test@domain.tld
chown -R vmail:vmail /srv/vmail/test@domain.tld

Pour créer une boite pouvant contenir un maximum de 1000 fichiers tapez :

maildirmake -q 1000C /srv/vmail/test@domain.tld
chown -R vmail:vmail /srv/vmail/test@domain.tld

maildrop délivrera un message d'erreur lorsqu'une boite est pleine à un certain pourcentage (défini dans la configuration de postfix). Placez le texte suivant dans /usr/local/courier/etc/quotawarnmsg et assurez vous qu'il soit lisible par vmail :

From: Postmaster domain.tld <postmaster@domain.tld>
Reply-To: postmaster@domain.tld
To: Valued Customer:;
Subject: Mail quota warning
Content-Type: text/plain; charset=iso-8859-1
Content-Transfer-Encoding: 7bit

Your mailbox on the server is now more than 90% full. So that you can continue to receive mail you need to remove some messages from your mailbox.

Intégration à postfix

Il faut commencer par remplacer <code<virtual par maildrop dans /etc/postfix/main.cf :

virtual_transport = maildrop
maildrop_destination_recipient_limit=1

Ensuite il faut modifier la configuration de maildrop du fichier /etc/postfix/master.cf :

maildrop  unix  -       n       n       -       -       pipe
  flags=DRhu user=vmail argv=/usr/local/courier/bin/maildrop -w 90 -d ${recipient}

L'option -w 90 défini qu'il faut avertir l'utilisateur lorsque sa boite mail est pleine à 90%.

Vérification et redémarrage

authtest permet de vérifier si l'authentification de courier fonctionne bien :

$ authtest test@domain.tld
Authentication succeeded.

     Authenticated: test@domain.tld  (uid 5000, gid 5000)
    Home Directory: /srv/vmail
           Maildir: test@domain.tld/
             Quota: (none)
Encrypted Password: ZHJghD45/gfFDH42
Cleartext Password: (none)
           Options: (none)

Ensuite testez maildrop :

# /usr/local/courier/bin/maildrop -V 7 -d test@domain.tld
maildrop: authlib: groupid=5000
maildrop: authlib: userid=5000
maildrop: authlib: logname=test@domain.tld, home=/srv/vmail, mail=test@domain.tld/
maildrop: Changing to /srv/vmail

Si vous n'avez eu aucune erreur vous pouvez relancer postfix :

/etc/init.d/postfix restart

amavis

Amavis permet de scanner facilement les mails avec toutes sortes d'outils externes tel que spamassassin et clamav. Installez amavis :

aptitude install amavisd-new

Il est possible que vous rencontriez l'erreur suivante :

Paramétrage de amavisd-new (2.4.2-6.1) ...
Creating/updating amavis user account...
Starting amavisd:   The value of variable $myhostname is "DOMAIN", but should have been
  a fully qualified domain name; perhaps uname(3) did not provide such.
  You must explicitly assign a FQDN of this host to variable $myhostname
  in amavisd.conf, or fix what uname(3) provides as a host's network name!
(failed).
invoke-rc.d: initscript amavis, action "start" failed.
dpkg : erreur de traitement de amavisd-new (--configure) :
 le sous-processus post-installation script a retourné une erreur de sortie d'état 1
Des erreurs ont été rencontrées pendant l'exécution :
 amavisd-new
E: Sub-process /usr/bin/dpkg returned an error code (1)
Échec de l'installation d'un paquet. Tentative de réparation :
Paramétrage de amavisd-new (2.4.2-6.1) ...
Creating/updating amavis user account...
addgroup: Starting amavisd:   The value of variable $myhostname is "DOMAIN", but should have been
 a fully qualified domain name; perhaps uname(3) did not provide such.
 You must explicitly assign a FQDN of this host to variable $myhostname
  in amavisd.conf, or fix what uname(3) provides as a host's network name!
(failed).
invoke-rc.d: initscript amavis, action "start" failed.
dpkg : erreur de traitement de amavisd-new (--configure) :
 le sous-processus post-installation script a retourné une erreur de sortie d'état 1
Des erreurs ont été rencontrées pendant l'exécution :
amavisd-new

Cette erreur survient parce que votre fichier /etc/hostname ne contient pas un domaine FQDN (un domaine écrit correctement). Deux possibilités s'offrent à vous : modifier le fichier hostname pour que le domaine soit FQDN (exemple : domain.tld), ou alors, ajoutez la ligne suivante dans /etc/amavis/conf.d/50-user :

$myhostname = "domain.tld";

Il va maintenant falloir modifier /etc/postfix/main.cf pour que postfix fasse transiter ses mails par amavis. Ajoutez y les lignes suivantes :

# Use amavis
content_filter = amavis:[127.0.0.1]:10024
receive_override_options = no_address_mappings

De cette manière, postfix va adresser tous les mails entrant à amavis sur le port local 10024. Il faut encore modifier le fichier /etc/postfix/master.cf afin d'y configurer amavis et de définir le port sur lequel postfix va recevoir les mails provenant de amavis :

# Amavis filter 
amavis unix -      -       -     -       10  smtp 
    -o smtp_data_done_timeout=1200 
    -o smtp_send_xforward_command=yes 
    -o disable_dns_lookups=yes 
    -o max_use=20 
    -o smtp_bind_address=127.0.0.1
     
127.0.0.1:10025 inet n  -       -     -       -  smtpd 
    -o content_filter= 
    -o local_recipient_maps= 
    -o relay_recipient_maps= 
    -o smtpd_restriction_classes= 
    -o smtpd_delay_reject=no 
    -o smtpd_client_restrictions=permit_mynetworks,reject 
    -o smtpd_helo_restrictions= 
    -o smtpd_sender_restrictions= 
    -o smtpd_recipient_restrictions=permit_mynetworks,reject 
    -o smtpd_data_restrictions=reject_unauth_pipelining 
    -o smtpd_end_of_data_restrictions= 
    -o mynetworks=127.0.0.0/8 
    -o smtpd_error_sleep_time=0 
    -o smtpd_soft_error_limit=1001 
    -o smtpd_hard_error_limit=1000 
    -o smtpd_client_connection_count_limit=0 
    -o smtpd_client_connection_rate_limit=0 
    -o receive_override_options=no_header_body_checks,no_unknown_recipient_checks

Amavis est configuré. Il ne reste plus qu'à relancer les services :

/etc/init.d/amavis restart 
/etc/init.d/postfix restart

Si amavis semble utiliser trop de ressource, vous pouvez diminuer le nombre maximum de child. Ajoutez la directive $max_servers = 2; dans la configuration de amavis

Taguer les mails contenant un virus

Par défaut, amavis renvoi les mails contenant un virus vers l'adresse définie par $virus_admin (dans le fichier /etc/amavis/conf.d/20-debian_defaults). Vous voudrez peut-être comme moi que les utilisateurs reçoivent tout de même le message avec une alerte. Pour que les mails contenant un virus arrivent jusqu'aux utilisateurs, il suffit de modifier la directive $final_virus_destiny du fichier /etc/amavis/conf.d/20-debian_defaults comme suit:

$final_virus_destiny      = D_PASS;

Enfin, ajoutez la ligne suivante dans /etc/amavis/conf.d/20-debian_defaults :

$subject_tag_maps_by_ccat{+CC_VIRUS} = [ '***INFECTED*** ' ];

spamassassin

Mise en place de spamassassin

Commencez par installer spamassassin et les quelques outils antispams suivants :

aptitude install spamassassin razor pyzor

Mettez à jour les règles de spamassassin :

sa-update

Configurez le fichier /etc/spamassassin/local.cf :

report_safe 0 
lock_method flock 
     
# Bayes-related operations 
use_bayes 1 
use_bayes_rules 1 
bayes_auto_learn 1 
bayes_auto_expire 1 
bayes_auto_learn_threshold_spam 8.0 
bayes_path /var/lib/amavis/.spamassassin/bayes 
     
# External network tests   
dns_available yes
skip_rbl_checks 0 
use_razor2 1 
use_pyzor 1 

# dcc
#use_dcc 1
#dcc_path /usr/bin/dccproc
#dcc_add_header 1
#dcc_dccifd_path /var/lib/dcc/dccifd

# Use URIBL (http://www.uribl.com/about.shtml) 
urirhssub       URIBL_BLACK  multi.uribl.com.        A   2 
body            URIBL_BLACK  eval:check_uridnsbl('URIBL_BLACK') 
describe        URIBL_BLACK  Contains an URL listed in the URIBL blacklist 
tflags          URIBL_BLACK  net 
score           URIBL_BLACK  3.0 
     
urirhssub       URIBL_GREY  multi.uribl.com.        A   4 
body            URIBL_GREY  eval:check_uridnsbl('URIBL_GREY') 
describe        URIBL_GREY  Contains an URL listed in the URIBL greylist 
tflags          URIBL_GREY  net 
score           URIBL_GREY  0.25 
     
# Use SURBL (http://www.surbl.org/) 
urirhssub       URIBL_JP_SURBL  multi.surbl.org.        A   64 
body            URIBL_JP_SURBL  eval:check_uridnsbl('URIBL_JP_SURBL') 
describe        URIBL_JP_SURBL  Has URI in JP at http://www.surbl.org/lists.html 
tflags          URIBL_JP_SURBL  net 
score           URIBL_JP_SURBL  3.0 
     
# Optional Score Increases 
score DCC_CHECK 4.000 
score SPF_FAIL 10.000 
score SPF_HELO_FAIL 10.000 
score RAZOR2_CHECK 2.500 
score BAYES_99 4.300 
score BAYES_95 3.500 
score BAYES_80 3.000

internal_networks 213.186.47.110 87.98.136.217
trusted_networks 213.186.47.110 87.98.136.217

Les directives internal_networks et trusted_networks sont très importantes pour la pertinence des résultats. Elles permettent à spamassassin de savoir à quels headers il peut faire confiance dans le mail scanné. trusted networks doit contenir les mêmes entrées que internal_networks.

Les différents modules chargés par spamassassin se situent dans les fichier /etc/spamassassin/init.pre, /etc/spamassassin/v310.pre et /etc/spamassassin/v312.pre. Certains sont commentés par défaut. Pour les activer, dé-commentez les simplement.

Nous allons maintenant configurer razor en utilisant l'utilisateur amavis :

su - amavis 
razor-admin -d --create 
razor-admin -d --register
exit

Si jamais vous avez eu une erreur lors du register précédent, procédez comme cela :

su - amavis 
razor-admin -discover
razor-admin -create
razor-admin -register
exit

L'identité sera stockée dans /var/lib/amavis/.razor/

Il faut aussi configurer pyzor avec l'utilisateur amavis :

su - amavis 
pyzor discover
exit

Ceci enregistrera la liste des serveurs du projet pyzor dans /var/lib/amavis/.pyzor/

Il faut encore activer le support anti-spam de amavis dans /etc/amavis/conf.d/15-content_filter_mode :

@bypass_spam_checks_maps = ( 
    \%bypass_spam_checks, \@bypass_spam_checks_acl, \$bypass_spam_checks_re);

Puis modifiez le fichier /etc/amavis/conf.d/20-debian_defaults comme suit :

$sa_spam_subject_tag = '***SPAM*** '; 
$final_virus_destiny      = D_DISCARD;
$final_banned_destiny     = D_BOUNCE; 
$final_spam_destiny       = D_PASS; 
$final_bad_header_destiny = D_PASS;

De cette manière, amavis tagera le sujet des mails considérés comme spam, mais les délivrera quand même dans la boite mail. Les virus sont quant-à-eux supprimés directement et un rapport de détection est envoyé à $virus_admin.

/etc/init.d/amavis restart

Notez qu'il n'est pas nécessaire de lancer spamassassin dans le cas présent.

Si il semble que amavis ne tag pas les spams, allez faire un tour dans le fichier /etc/amavis/conf.d/05-domain_id. Par défaut, ce fichier charge en tant que $mydomain le fichier /etc/mailname. Ensuite, il défini @local_domains_acl comme étant la variable $mydomain. Seuls les domaines contenu dans @local_domains_acl seront scannés. Pour mes tests, j'ai simplement commenté la ligne @local_domains_acl et j'ai ajouté @local_domains_acl = ( ".domain.tld" ); à la place. Pour simplement scanner tous les domaines, utilisez @local_domains_acl = ( "." );

Vous pouvez trouver un exemple de spam dans /usr/share/doc/spamassassin/examples/sample-spam.txt

Le problème de la cohabitation entre Sender Policy Framework (SPF) et l'envoi de mails

Actuellement lorsque vous envoyez un mail, il est scanné par spamassassin. en temps normal, cela ne pose aucun problème étant donné que vos mails ne devraient pas être reconnu comme spam. Cependant, le fichier /etc/spamassassin/init.pre charge par défaut le plugin SPF de spamassassin (ligne loadplugin Mail::SpamAssassin::Plugin::SPF). Si vous avez configuré des champs spf dans la zone dns de votre domaine, vous remarquerez très vite que vos mails sortant seront tagués spams et positifs au test du spf. C'est normal étant donné que votre ip ne fait pas partie des ips autorisées à envoyer des mails pour le domaine. Pour régler ce problème, il va falloir modifier la configuration de postfix afin d'avoir un port sur lequel on peut envoyer des emails qui ne seront pas scannés par spamassassin.

Ouvrez le fichier /etc/postfix/master.cf et ajoutez les lignes suivantes :

submission inet n       -       -       -       -       smtpd
#  -o smtpd_enforce_tls=yes
  -o smtpd_sasl_auth_enable=yes
  -o smtpd_client_restrictions=permit_sasl_authenticated,reject
  -o content_filter=amavis:[127.0.0.1]:10026

Désormais, le port 587 est aussi écouté par postfix. Pour envoyer des mails sur ce port, il faut être authentifié par SASL (donc on n'est pas un relai pour le spam) et les mails sont passés à amavis sur le port 10026.

Il faut ensuite modifier le fichier /etc/amavis/conf.d/20-debian_defaults (attention un champ $inet_socket_port existe déjà et il faudra le commenter/modifier):

$inet_socket_port = [10024,10026]; # écoute sur les ports tcp 10024 et 10026
$interface_policy{'10026'} = 'SASLBYPASS';
$policy_bank{'SASLBYPASS'} = { # mail provenant des ports submission et smtps
   bypass_spam_checks_maps   => [1],  # ne pas vérifier le spam
   bypass_banned_checks_maps => [0],  # ne pas vérifier le ban
   bypass_header_checks_maps => [1],  # ne pas vérifier les headers
};

Ainsi, les mails reçus sur le port 587 passeront par amavis mais ne subiront aucun test de la part de spamassassin et le problème est réglé. La vérification antivirus est réalisée normalement. Notez qu'il faudra configurer votre logiciel de messagerie pour qu'il envoi les mails sur le port 587.

Par la même occasion vous pouvez désactiver l'authentification sur le port smtp (25) en modifiant la ligne smtp de votre master.cf :

smtp      inet  n       -       -       -       -       smtpd
  -o smtpd_sasl_auth_enable=no

Cela vous permettra par la suite de bloquer facilement une ip (iptables, ...) qui fait du brute-forcing sur votre smtp tout en lui permettant toujours de vous envoyer des mails. Notez cependant qu'il faudra adapter la configuration de votre webmail afin qu'il utilise le port 587

Sender Policy Framework (SPF) et ipv6

Depuis la version 3.2 de SpamAssassin le nouveau plugin Mail::SPF est utilisé pour la vérification des champs SPF. Ce plugin gère l'ipv6. Cependant, il semblerait que certains scripts perl de SpamAssassin ne gère pas ou mal l'ipv6. Il semble par exemple impossible d'ajouter une ipv6 aux directives internal_networks ou trusted_networks (ce qui est important vis-à-vis de la vérification SPF). D'après un message d'une mailing-list, ce problème devrait être corrigé pour la version 3.3.0.

clamav

Commencez par installer ClamAV ainsi que quelques librairies de compressions afin d'analyser les archives:

aptitude install clamav clamav-daemon gzip bzip2 unzip unrar zoo arj

Ajoutez l'utilisateur clamav au groupe amavis:

adduser clamav amavis

Pour activer le support de clamav de amavis, modifiez le fichier /etc/amavis/conf.d/15-content_filter_mode comme suit :

@bypass_virus_checks_maps = (
   \%bypass_virus_checks, \@bypass_virus_checks_acl, \$bypass_virus_checks_re);

Et redémarrez les services :

/etc/init.d/clamav-daemon restart 
/etc/init.d/amavis restart

Mailman

Mailman est un très bon gestionnaire de mailing list. Il possède notamment une interface d'administration web ce qui facilite grandement la gestion des listes, aussi bien du côté admin que du côté utilisateur. Pour commencer, installez mailman :

aptitude install mailman

Puis ajoutez l'utilisateur postfix au groupe list

adduser postfix list

Ensuite, modifiez le fichier /etc/mailman/mm_cfg.py comme suit. Si certaines valeurs manquent, ajoutez les tout simplement !

MTA='Postfix'
#permet d'activer le https par défaut (si on ne précise pas https, les POST se passeront mal en https, et on ne pourra rien modifier par l'interface web !)
DEFAULT_URL_PATTERN = 'https://%s/cgi-bin/mailman/'
DEFAULT_EMAIL_HOST = 'list.domain.tld'
DEFAULT_URL_HOST   = 'list.domain.tld'

# Are archives public or private by default?
# 0=public, 1=private
DEFAULT_ARCHIVE_PRIVATE = 1

# SUBSCRIBE POLICY
# 0 - open list (only when ALLOW_OPEN_SUBSCRIBE is set to 1) **
# 1 - confirmation required for subscribes
# 2 - admin approval required for subscribes
# 3 - both confirmation and admin approval required
#
# ** please do not choose option 0 if you are not allowing open
# subscribes (next variable)
DEFAULT_SUBSCRIBE_POLICY = 3

Notez que j'ai spécifié https à la ligne DEFAULT_URL_PATTERN. Il est en effet conseillé d'utiliser une connexion sécurisée étant donné que les mots-de-passes transitent en clair. Si vous ne spécifiez pas https ici, il sera impossible de modifier des données via l'interface web. DEFAULT_EMAIL_HOST et DEFAULT_URL_HOST définissent simplement les domaines gérés par défaut par mailman. Lorsque vous ajouterez une mailing list sans spécifier de domaine, ces domaines seront utilisés.

Éditez le fichier /usr/lib/mailman/Mailman/Defaults.py et vérifiez que les lignes POSTFIX_ALIAS_CMD et POSTFIX_MAP_CMD précise bien les binaires correspondant de postfix. Théoriquement :

POSTFIX_ALIAS_CMD = '/usr/sbin/postalias'
POSTFIX_MAP_CMD = '/usr/sbin/postmap'

Note: si vous devez opérer des changements, n'éditez pas ce fichier, mais plutôt /etc/mailman/mm_cfg.py qui est lu après celui ci et dont les valeurs écrasent celles par défaut.

Ajoutez les lignes suivantes à votre fichier /etc/postfix/main.cf :

owner_request_special = no

Créez la liste mailman qui est la liste par défaut de mailman :

/var/lib/mailman/bin/newlist mailman

Vérifiez que les alias de la list sont bien ajoutés dans /var/lib/mailman/data/aliases. Si non, vous devrez peut-être lancer /var/lib/mailman/bin/genaliases a la main. Vérifiez aussi que le group "list" a accès en lecture et écriture sur ce fichier.

Pour que les alias soient reconnus par postfix, il faut modifier la ligne alias_maps du fichier /etc/postfix/main.cf :

alias_maps = proxy:hash:/etc/aliases,proxy:hash:/var/lib/mailman/data/aliases

Ajoutez l'hostname de la mailing list (list.domain.tld dans mon cas) dans le mydestination de /etc/postfix/main.cf :

mydestination = srv.domain.tld, list.domain.tld, localhost.localdomain, localhost

Pour activer l'interface web, ajoutez les lignes suivantes à votre vhost apache :

Include /etc/mailman/apache.conf

Il faut aussi définir le mot-de-passe administratif de mailman, qui permettra en particulier d'utiliser la page web de création de liste :

/usr/lib/mailman/bin/mmsitepass

Nous allons maintenant ajouter notre domaine virtuel domain.tld dans la configuration de mailman. Ajoutez les lignes suivantes dans /etc/mailman/mm_cfg.py :

POSTFIX_STYLE_VIRTUAL_DOMAINS = ['domain.tld']
add_virtualhost('www.domain.tld', 'domain.tld')

Et comme précédemment, il faut préciser à postfix où trouver les alias pour les listes @domain.tld. Modifiez le fichier /etc/postfix/main.cf :

virtual_alias_maps = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_virtual_alias_maps.cf,proxy:hash:/var/lib/mailman/data/virtual-mailman

Il ne reste plus qu'a redémarrer les services

/etc/init.d/postfix restart
/etc/init.d/apache restart
/etc/init.d/mailman restart

On a donc deux types de listes :

  • celles gérés par list.domain.tld
  • celles gérés par domain.tld

Pour ajouter une liste, il ne reste plus qu'a utiliser le binaire /usr/lib/mailman/bin/newlist. Par exemple pour ajouter une liste a domain.tld :

/usr/lib/mailman/bin/newlist --urlhost='list.domain.tld' --emailhost='domain.tld' test@domain.tld

Notez qu'il faut laisser le site comme étant list.domain.tld quelque soit le emailhost de la liste, sinon vous ne pourrez pas administrer la liste.

Si vous n'avez pas de dossier "fr" dans /etc/mailman, téléchargez mailman sur http://www.gnu.org/software/mailman/ et copiez le dossier "fr" situé dans le répertoire templates de l'archive.

Si vous voulez limiter l'accès aux pages des listes avec un htaccess vous devrez ajouter les lignes nécessaires dans le fichier /etc/mailman/apache.conf de cette manière :

<Directory /usr/lib/cgi-bin/mailman/>
    AllowOverride None
    Options ExecCGI
    AddHandler cgi-script .cgi
    Order allow,deny
    Allow from all
    #auth de type digest
     AuthType Digest
     AuthName "un realm"
     AuthDigestProvider file
     AuthDigestDomain /
     AuthUserFile /chemin/vers/votre/.htpasswd
     AuthGroupFile /chemin/vers/votre/.htgroup
       require valid-user
</Directory>

Des scripts de gestion de la base de donnée MySQL

J'en ais vite eu marre de devoir retaper des lignes mysql relativement longues pour ajouter et modifier des utilisateurs. J'ai donc créé quelques scripts bash histoire de me simplifier la vie. Les voici.

Installation de webmails

Vous n'aurez peut-être pas toujours accès à votre client mail, particulièrement lorsque vous êtes en déplacement. Il devient alors très intéressant de pouvoir relever son courrier électronique par une interface web. J'ai retenu deux clients : Squirrelmail pour sa clarté et sa simplicité, et RoundCube pour son côté esthétique.

Squirrelmail

Téléchargez la dernière version de squirrelmail sur http://www.squirrelmail.org/download.php. Transférez la sur votre serveur (ou utilisez wget pour la télécharger directement sur votre serveur). Pour ma part, j'ai téléchargé l'archive dans le dossier root. Je vais donc la déplacer dans le dossier de ma vhost webmail, puis l'extraire:

mv /root/squirrelmail-1.4.13.tar.gz /srv/http/domain.tld/webmail.domain.tld/
cd /srv/http/domain.tld/webmail.domain.tld/
tar zxvf squirrelmail-1.4.13.tar.gz
mv squirrelmail-1.4.13 squirrel
chown -R root:www-data squirrel/
chmod -R g-w,o-rx squirrel/

Pour la configuration, squirrelmail dispose d'un outil de configuration graphique. Pour le lancer, utilisez :

squirrel/config/conf.pl

Bien-sur, vous pouvez aussi modifier la configuration à la main si vous le souhaitez. Il faut alors éditer le fichier squirrel/config/config.php. Voici les lignes importantes à modifier :

$domain                 = 'domain.tld';
$imap_server_type       = 'courier';
#Par défaut, les données de squirrel sont stockés dans un autre répertoire. Je préfère les avoir dans la même arborescence.
$data_dir                 = '/srv/http/domain.tld/webmail-data/squirrel/data/';
$attachment_dir           = '/srv/http/domain.tld/webmail-data/squirrel/attach/';
#Cette ligne est très importante. Si elle est à false, lorsque quelqu'un se log une première fois avec pfoo@domain.tld et une seconde fois avec PFOO@domain.tld, les préférences ne seront pas les même
$force_username_lowercase = true;
#Etant donné qu'on se connecte en local, nous n'avons pas besoin de nous authentifier et d'utiliser le port submission (587).
$smtpServerAddress      = 'localhost';
$smtpPort               = 25;
$smtp_auth_mech = 'none';
$imap_auth_mech = 'login';
#Par défaut, on se connecte en local. Le TLS n'est donc pas nécessaire. Vous pouvez l'activer en passant ces lignes à true. Notez que le mécanisme STARTTLS n'est supporté qu'à partir de squirrelmail 1.5
$use_imap_tls = false;
$use_smtp_tls = false;

Il faut créer les dossiers /srv/http/domain.tld/webmail-data/squirrel/data/ et /srv/http/domain.tld/webmail-data/squirrel/attach/ et modifier leurs droits car squirrel aura besoin de lire et d'écrire dans ces dossiers.

mkdir -p /srv/http/domain.tld/webmail-data/squirrel/data/
mkdir /srv/http/domain.tld/webmail-data/squirrel/attach/
chown -R root:www-data /srv/http/domain.tld/webmail-data/
chmod 770 /srv/http/domain.tld/webmail-data/squirrel/attach/
chmod 770 /srv/http/domain.tld/webmail-data/squirrel/attach/

Vous pouvez maintenant tester squirrelmail. Vous pouvez vérifier que vous n'avez pas fait d'erreur de configuration en allant à l'adresse https://votre-webmail/squirrel/src/configtest.php

Ajout du support des langues

Par défaut, seule la langue anglaise est disponible. Téléchargez le fichier all_locales sur http://squirrelmail.org/download.php

$ tar zxvf all_locales-1.4.13-20071220.tar.gz
$ ./install
Please enter path to your squirrelmail installation: /srv/http/domain.tld/webmail.domain.tld/squirrel/
$ chgrp -R /srv/http/domain.tld/webmail.domain.tld/squirrel/

Plugins utiles

Téléchargez le plugin voulu dans le dossier plugins/ de votre installation de squirrelmail. Extrayez l'archive avec tar. Lisez le fichier INSTALL fournit avec le plugin, et configurez le si nécessaire (fichier config.php). Enfin, pour activer le plugin, utilisez le script de configuration config/conf.pl.

Voici les plugins que j'utilise

  • Squirrel Logger
  • Addressbook Import-Export
  • Show User and IP
  • JavaScript Clock

Tous les plugins peuvent être trouvés sur le site officiel de squirrelmail.

Ajout de votre favicon personnalisé

Si vous voulez utiliser un favicon pour squirrelmail, il faut modifier les sources.

Modifiez le fichier functions/page_header.php et recherchez la ligne echo "\n<title>$title</title>$xtra\n";. Ajoutez en dessous d'elle la ligne suivante :

echo "\n<link rel=\"icon\" type=\"image/png\" href=\"favicon.png\">\n";

Modifiez le fichier src/webmail.php et recherchez la ligne <meta name=\"robots\" content=\"noindex,nofollow\">\n .. Ajoutez en dessous d'elle la ligne suivante :

"<link rel=\"icon\" type=\"image/png\" href=\"favicon.png\" />\n" .

Modifiez le fichier src/signout.php et recherchez la ligne <title><?php echo $org_title . ' - ' . _("Signout"); ?></title>. Ajoutez en dessous d'elle la ligne suivante :

<link rel="icon" type="image/png" href="favicon.png">


RoundCube

Téléchargez la dernière version de roundcube sur http://roundcube.net/downloads. Transférez la sur votre serveur (ou utilisez wget pour la télécharger directement sur votre serveur). Pour ma part, j'ai téléchargé l'archive dans le dossier root. Je vais donc la déplacer dans le dossier de ma vhost webmail, puis l'extraire:

mv /root/roundcubemail-0.3.1.tar.gz /srv/http/domain.tld/webmail.domain.tld/
cd /srv/http/domain.tld/webmail.domain.tld/
tar xf roundcubemail-0.3.1.tar.gz
mv roundcubemail-0.3.1/ roundcubemail
chown -R root:www-data roundcubemail

Les dossiers temp et logs doivent pouvoir être écrit par le serveur web:

chmod g+w roundcube/temp/
chmod g+w roundcube/logs/

Nous allons maintenant créer la base de donnée mysql roundcubemail ainsi que l'utilisateur roundcube identifié par le mot-de-passe "password" :

$ mysql -u root -p
CREATE DATABASE roundcubemail DEFAULT CHARACTER SET utf8 COLLATE utf8_general_ci;
GRANT ALL PRIVILEGES ON roundcubemail.* TO roundcubemail@localhost
  IDENTIFIED BY 'password';
quit

Si vous utilisez open-basedir sur la vhost, ajoutez le chemin /srv/http/domain.tld/webmail.domain.tld/www/roundcubemail/program/lib/ à la liste des chemins autorisés par open-basedir.

La suite de l'installation se passe par le web. Il suffit d'aller à l'adresse http:///url-de-roundcube/installer/ et de suivre les instructions.

Si a la première étape, il vous manque l'extension fileinfo de php, installez la puis recommencer la première étape :

aptitude install php-pear php5-dev libmagic-dev
pecl install fileinfo
echo "extension=fileinfo.so" > /etc/php5/conf.d/fileinfo.ini
/etc/init.d/apache2 restart

S'il vous indique un problème au niveau de date.timezone, éditez votre php.ini et vérifiez que la directive date.timezone est bien dé-commentée (pas de ;) et est bien définie. Pour un serveur en France :

date.timezone = Europe/Paris

Petite aide pour l'étape de configuration des ports :

  • Dans Database setup : indiquez le mot-de-passe de la base de donnée dans Database password
  • Dans IMAP Settings : indiquez tls://localhost dans default_host
  • Dans SMTP Settings : indiquez localhost dans smtp_server et 587 dans smtp_port (il n'est pas nécessaire de préciser tls://, si tls est disponible, il l'utilisera automatiquement)
  • Dans SMTP Settings : cochez la case Use the current IMAP username and password for SMTP authentication pour smtp_user/smtp_
  • Dans Display settings & user prefs : indiquez fr_FR dans locale_string

Quand vous aurez validé l'étape 2, l'interface vous demandera de copier des lignes dans roundcubemail/config/main.inc.php et roundcubemail/config/db.inc.php. Après avoir copié les lignes avec votre éditeur de texte, modifiez les droits de ces fichiers :

chgrp www-data roundcube/config/*

A l'étape 3, roundcube vous propose de tester la configuration smtp et imap. Faites le. Après avoir testé la configuration, n'oubliez pas de supprimer roundcube/installer:

rm -rf roundcube/installer

Pour ma part, j'ai eu un bug avec la configuration imap. Malgré avoir défini tls://localhost et le port 143, roundcube essayait de se connecter en tls sur le port 993. La solution a été de préciser le port 143 dans la ligne de l'hostname comme ceci (fichier roundcubemail/config/main.inc.php) :

$rcmail_config['default_host'] = 'tls://localhost:143';

Si vous avez configuré le port smtp sur 587 (submission), le test de configuration de marchera pas, mais cela fonctionne quand même.

wapreader

Un beau jour, je me suis posé la question de comment consulter des mails par le wap de mon téléphone portable. Eh bien, c'est possible avec wapreader. Je ne l'utilise actuellement pas mais voici ce que j'ai du faire :

  • installer php5-imap (aptitude install php5-imap)
  • Suivre les instructions du fichier d'installation
  • J'ai du modifier le fichier .php de la manière suivante :
if($_REQUEST["mode"]=="html") {
//@header("Content-type: text/xml; charset=utf-8");
  echo "<?xml version=\"1.0\" encoding=\"utf-8\"?>\n";
  echo "<?xml-stylesheet type=\"text/xsl\" href=\"wapreader.xsl\"?>";
}

Mise en place d'un MX secondaire

Si vous avez un second serveur il devient très intéressant d'installer un serveur mx secondaire pour votre domaine. En effet, si pour une raison ou une autre, votre serveur smtp fraichement configuré venait à être inaccessible pendant quelques heures, toutes les personnes essayant de vous envoyer un mail durant ce labs de temps verraient leurs mails revenir en erreur. Un mx secondaire règle ce problème : si le serveur principal ne répond pas, les mails seront adressés au mx secondaire qui se chargera de les transférer au mx principal dès que possible.

Il faut commencer par ajouter le nouveau serveur de mail dans la configuration de la zone dns. Dans mon cas :

srv.domain.tld.  IN      A       213.186.47.110
srv.domain.tld.  IN      AAAA    2001:41d0:1:d6e::110
srv.domain.tld.  IN      MX      1 srv.domain.tld.
srv.domain.tld.  IN      MX      10 mx2.domain.tld.
domain.tld.       IN      MX      1 srv.domain.tld.
domain.tld.       IN      MX      10 mx2.domain.tld.
mx2.domain.tld.  IN      A       217.70.189.92

Le mx secondaire est mx2.domain.tld. Le chiffre 10 avant le nom du serveur est ce qu'on appel le priorité. Les serveurs smtp voulant vous envoyer des mails essaieront en priorité le mx ayant la priorité la plus basse.

Ensuite, installez postfix si votre second serveur :

aptitude install postfix

La configuration de /etc/postfix/main.cf est beaucoup plus simple :

smtpd_banner = $myhostname ESMTP $mail_name (Debian/GNU)
biff = no
disable_vrfy_command = yes
smtpd_helo_required = yes

mydomain = mx2.domain.tld
append_dot_mydomain = yes
myhostname = mx2.domain.tld
myorigin = /etc/mailname
mydestination = mx2.domain.tld, localhost.localdomain, localhost
relayhost =
mynetworks = 127.0.0.0/8
mailbox_size_limit = 0
recipient_delimiter = +
message_size_limit = 10240000
inet_interfaces = 127.0.0.1, 217.70.189.92
inet_protocols = ipv4

alias_maps = proxy:hash:/etc/aliases

relay_domains = srv.domain.tld, domain.tld

smtpd_sender_restrictions =
  reject_unknown_sender_domain,
  reject_non_fqdn_sender

smtpd_recipient_restrictions =
  permit_mynetworks,
  permit_sasl_authenticated,
  reject_non_fqdn_hostname,
  reject_non_fqdn_sender,
  reject_non_fqdn_recipient,
  reject_unauth_destination,
  reject_unauth_pipelining,
  reject_invalid_hostname,

La directive relay_domains défini les domaines pour lesquels postfix est un mx secondaire. Les mails reçus pour ces domaines seront stockés et redirigés dès que possible vers le mx de priorité la plus basse.

Si vous utilisez un champ spf du même type que celui dont j'ai donné l'exemple au début de ce howto vous n'avez rien à modifier car tous les serveurs mx des domaines sont considérés comme valide.

Il peut être intéressant d'ajouter une directive relay_recipient_maps à la configuration afin de bloquer directement les mails destiné à un utilisateur qui n'existe pas sur le serveur principal. Il faudra cependant veiller à bien garder synchronisé les listes d'utilisateur entre le serveur principal et le serveur secondaire.

Assurez vous que le fichier de configuration de postfix est accessible en lecture :

chmod o+r /etc/postfix/main.cf

N'oubliez pas de créer la base de donnée des alias avant de lancer postfix :

postalias /etc/aliases