« Mise en place d'un serveur de mail complet » : différence entre les versions
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Pour créer automatiquement la mailbox si elle n'existe pas lors de la réception d'un message ajoutez les lignes suivantes à <code>/etc/maildroprc</code> : | Pour créer automatiquement la mailbox si elle n'existe pas lors de la réception d'un message ajoutez les lignes suivantes à <code>/etc/maildroprc</code> : | ||
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# Si la mailbox représenté par $DEFAULT n'existe pas | # Si la mailbox représenté par $DEFAULT n'existe pas | ||
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`chmod -R go-rwx $DEFAULT` | `chmod -R go-rwx $DEFAULT` | ||
} | } | ||
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Enfin nous allons configurer un fichier de filtre local à chaque utilisateur virtuel : | Enfin nous allons configurer un fichier de filtre local à chaque utilisateur virtuel : |
Version du 4 février 2011 à 20:17
Ce tutoriel va vous expliquer comment mettre en place un serveur mail complet pour plusieurs domaines et supportant l'ipv6 sous debian lenny. Les éléments suivants seront utilisés :
- un serveur smtp : postfix
- un mail delivery agent (mda) : maildrop
- un serveur pop/imap : courier
- un scanneur de contenu : amavis
- un antispam : spamassassin
- un antivirus : ClamAV
- un gestionnaire de mailing list : mailman
- des webmails : Squirrelmail et roundcube
Afin de gérer facilement les domaines, certains services seront couplés avec MySQL. Pour ceux qui veulent bénéficier du filtrage pour les boites imaps, je vous montrerais aussi comment coupler postfix avec maildrop. En dernier lieu, nous verront rapidement comment configurer un serveur mx secondaire pour vos domaines.
Nous allons mettre en place un service email pour deux domaines : core.csnu.org et csnu.org core.csnu.org représente le serveur en lui-même, et permet de délivrer les mails aux utilisateurs locaux du serveur. csnu.org est ce qu'on appel un domaine virtuel. Nous gèrerons les mails de ce domaine via MySQL.
Au niveau dns, core.csnu.org est le domaine identifiant la machine. Il possède l'adresse ipv4 213.186.47.110 et l'adresse ipv6 2001:41d0:1:d6e::110. csnu.org est un alias pour core.csnu.org.
Les changements de permissions effectués dans ce howto supposent que vous êtes en umask 0027
Champs dns MX
Pour que les mails a destination de vos deux domaines arrivent bien sur votre serveur, il faut configurer des champs dns MX. Pour cela, éditez la zone dns de votre domaine (/srv/bind/csnu.org.hosts
dans mon cas) et ajoutez/modifiez les lignes suivantes:
core.csnu.org. IN MX 1 core.csnu.org. csnu.org. IN MX 1 core.csnu.org. core.csnu.org. IN A 213.186.47.110 core.csnu.org. IN AAAA 2001:41d0:1:d6e::110 list.csnu.org. IN CNAME core.csnu.org.
Si vous n'avez pas d'adresse ipv6 configuré sur votre serveur, vous n'aurez pas besoin du champ AAAA
.
Vous pouvez aussi configurer un champ spf. Le spf (Sender Policy Framework) est une mesure antispam permettant aux autres serveurs de savoir quels serveurs ont le droit d'envoyer des mails pour votre domaine. Voici mes champs dns spf :
core.csnu.org. IN TXT "v=spf1 mx -all" csnu.org. IN TXT "v=spf1 mx ~all"
mx
signifie que seules les serveurs mx ont le droit d'envoyer des mails pour le domaine en question.~all
signifie que toutes les autres ips n'ont probablement pas le droit d'envoyer de mails.-all
signifie que toutes les autres ips n'ont pas le droit d'envoyer de mails.
Postfix
Commençons par installer les différents composants de postfix ainsi que sasl qui nous permettra de gérer le smtp-auth histoire de ne pas laisser notre serveur en open-relay et servir de relai pour le spam.
aptitude install postfix postfix-mysql libsasl2-2 libsasl2-modules sasl2-bin libpam-mysql procmail
Debian vous laissera choisir entre plusieurs configurations pour postfix. Choisissez pas de configuration.
Stoppez les services inutiles pour le moment :
/etc/init.d/postfix stop /etc/init.d/saslauthd stop
Le fichier de configuration principal de postfix est /etc/postfix/main.cf
. Ouvrez le avec votre éditeur de texte et modifiez les lignes suivantes:
smtpd_banner = $myhostname ESMTP $mail_name (Debian/GNU) biff = no disable_vrfy_command = yes smtpd_helo_required = yes #strict_rfc821_envelopes = yes mydomain = core.csnu.org # ajoute .$mydomain si quelqu'un envoi un mail sans préciser le domaine (utile en local quand vous utilisez la fonction mail) append_dot_mydomain = yes # Uncomment the next line to generate "delayed mail" warnings #delay_warning_time = 4h myhostname = core.csnu.org alias_maps = proxy:hash:/etc/aliases alias_database = hash:/etc/aliases myorigin = /etc/mailname mydestination = core.csnu.org, localhost.localdomain, localhost relayhost = mynetworks = 127.0.0.0/8, [::1]/128, 213.186.47.110, [2001:41d0:1:d6e::110] mailbox_command = procmail -a "$EXTENSION" mailbox_size_limit = 0 recipient_delimiter = + message_size_limit = 10240000 inet_interfaces = 127.0.0.1, [::1], 213.186.47.110, [2001:41d0:1:d6e::110] inet_protocols = ipv4, ipv6 #ips à binder pour envoyer des mails via smtp #smtp_bind_address=213.186.47.110 #smtp_bind_address6=2001:41d0:1:d6e::110
Nous venons de définir la directive myorigin
de postfix comme étant le fichier /etc/mailname
. Cette directive défini de qui provient les mails envoyés par les utilisateurs locaux. Dans notre cas, les mails doivent provenir du domaine de notre machine, à savoir, core.csnu.org. Tapez donc :
echo "core.csnu.org" > /etc/mailname chmod o+r /etc/mailname
Une autre directive importante que nous avons défini est mydestination
. Cette directive défini quels domaines postfix doit considérer comme locaux. Lorsque postfix reçoit un mail pour l'un de ces domaines, il les délivre dans la boite locale correspondante.
Techniquement, postfix est maintenant déjà près à recevoir des mails destinés à @core.csnu.org. Il reste donc à configurer le domaine virtuel et à ne pas relayer les spams.
Configuration de postfix pour le support MySQL des domaines virtuels
Créez une base de donné nommée postfix:
mysqladmin -u root --password='motdepasse' create postfix
motdepasse correspond au mot-de-passe MySQL de l'utilisateur root
Ensuite, créez l'utilisateur postfix ayant pour mot-de-passe 'password' et attribuez lui les droits sur la base de donné postfix :
$ mysql -u root -p Enter password: GRANT ALL PRIVILEGES ON postfix.* TO "postfix"@"localhost" IDENTIFIED BY 'password'; quit;
Puis créez les tables dans la base de donné postfix :
# mysql -u root -p Enter password: USE postfix; CREATE TABLE `alias` ( `address` varchar(255) NOT NULL default '', `goto` text NOT NULL, `domain` varchar(255) NOT NULL default '', `created` datetime NOT NULL default '0000-00-00 00:00:00', `modified` datetime NOT NULL default '0000-00-00 00:00:00', `active` tinyint(1) NOT NULL default '1', PRIMARY KEY (address) ) TYPE=MyISAM COMMENT='Postfix Admin - Virtual Aliases'; USE postfix; CREATE TABLE `domain` ( `domain` varchar(255) NOT NULL default '', `description` varchar(255) NOT NULL default '', `aliases` int(10) NOT NULL default '0', `mailboxes` int(10) NOT NULL default '0', `maxquota` int(10) NOT NULL default '0', `transport` varchar(255) default NULL, `backupmx` tinyint(1) NOT NULL default '0', `created` datetime NOT NULL default '0000-00-00 00:00:00', `modified` datetime NOT NULL default '0000-00-00 00:00:00', `active` tinyint(1) NOT NULL default '1', PRIMARY KEY (domain) ) TYPE=MyISAM COMMENT='Postfix Admin - Virtual Domains'; USE postfix; CREATE TABLE `mailbox` ( `username` varchar(255) NOT NULL default '', `password` varchar(255) NOT NULL default '', `name` varchar(255) NOT NULL default '', `maildir` varchar(255) NOT NULL default '', `quota` int(10) NOT NULL default '0', `domain` varchar(255) NOT NULL default '', `created` datetime NOT NULL default '0000-00-00 00:00:00', `modified` datetime NOT NULL default '0000-00-00 00:00:00', `active` tinyint(1) NOT NULL default '1', PRIMARY KEY (`username`) ) TYPE=MyISAM COMMENT='Postfix Admin - Virtual Mailboxes'; quit;
Nous avons donc créé 3 tables :
alias
qui contiendra les alias, c'est-à-dire, les redirections de mails.domain
qui contiendra les domaines virtuels gérés par postfix.mailbox
qui contiendra les boites mails virtuels.
Maintenant, nous allons créer l'utilisateur vmail
et son groupe vmail
. C'est cet utilisateur qui centralisera les boites mails virtuels.
Dans ce exemple, le répertoire personnel de cet utilisateur est /srv/vmail
. C'est dans ce répertoire que les comptes mails seront stockés.
groupadd -g 5000 vmail useradd -g vmail -u 5000 vmail -d /srv/vmail -m
Éditez encore une fois le fichier /etc/postfix/main.cf
et ajoutez y les lignes suivantes :
#mysql virtual_alias_maps = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_virtual_alias_maps.cf virtual_gid_maps = static:5000 virtual_mailbox_base = /srv/vmail virtual_mailbox_domains = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_virtual_domains_maps.cf virtual_mailbox_limit = 51200000 virtual_mailbox_maps = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_virtual_mailbox_maps.cf virtual_minimum_uid = 5000 virtual_transport = virtual virtual_uid_maps = static:5000 # Support du quota (il n'est pas compilé sur le postfix de debian). virtual_create_maildirsize = yes virtual_mailbox_extended = yes virtual_mailbox_limit_maps = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_virtual_mailbox_limit_maps.cf virtual_mailbox_limit_override = yes virtual_maildir_limit_message = The user you are trying to reach is over quota. Please, try again later. virtual_overquota_bounce = yes #Pour les domaines à relayer: #relay_domains = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_relay_domains_maps.cf
Petite explication pour, par exemple, la ligne virtual_alias_maps = proxy:mysql:/etc/postfix/mysql_virtual_alias_maps.cf
:
- mysql: spécifie que le fichier qui suit est la configuration pour accéder à la base MySQL des alias virtuels.
- proxy: spécifie qu'il faudra lire le fichier en utilisant le mécanisme proxy de postfix. En effet, par défaut, pour des raisons de sécurité, postfix est chrooté et ne pourra donc pas avoir accès aux fichiers de configurations MySQL une fois lancé. Pour palier à ce problème, postfix inclut un démon "proxy" qui ne sera pas chrooté et qui pourra donc lire les fichiers nécessaires.
Plus généralement :
virtual_alias_maps
défini les alias virtuelsvirtual_mailbox_base
défini le répertoire où seront stockés les boites mails. C'est typiquement le homedir de l'utilisateur défini parvirtual_uid_maps
.virtual_mailbox_domains
défini les domaines pour lesquels postfix sera la destination finale. L'agent utilisé pour délivrer les mails sera celui devirtual_transport
.virtual_mailbox_maps
défini les utilisateurs virtuels.virtual_transport
défini avec quel logiciel postfix doit délivrer les mails. Par défaut, c'est le démon virtual inclut avec postfix qui s'en charge
Il va maintenant falloir créer les différents fichiers de configuration pour MySQL.
Créez le fichier /etc/postfix/mysql_virtual_alias_maps.cf
contenant:
user = postfix password = password hosts = localhost dbname = postfix query = SELECT goto FROM alias WHERE address='%s' AND active = 1
Créez le fichier /etc/postfix/mysql_virtual_domains_maps.cf
contenant:
user = postfix password = password hosts = localhost dbname = postfix query = SELECT domain FROM domain WHERE domain='%s' and backupmx = '0' and active = '1'
Créez le fichier /etc/postfix/mysql_virtual_mailbox_maps.cf
contenant:
user = postfix password = password hosts = localhost dbname = postfix query = SELECT maildir FROM mailbox WHERE username='%s' AND active = 1
Créez le fichier /etc/postfix/mysql_virtual_mailbox_limit_maps.cf
contenant:
user = postfix password = password hosts = localhost dbname = postfix query = SELECT quota FROM mailbox WHERE username='%s'
Créez le fichier /etc/postfix/mysql_relay_domains_maps.cf
contenant:
user = postfix password = password hosts = localhost dbname = postfix query = SELECT domain FROM domain WHERE domain='%s' and backupmx = '1' and active = '1'
Soyez très attentif à la ligne hosts
de chacun de ces fichiers. Comme je l'ai déjà dit, étant donné que postfix est chrooté, on passe par le proxy postfix qui permet à postfix de se servir directement du fichier socket de MySQL pour accéder aux bases. Dans ce cas, il faut laisser hosts = localhost
. Une autre méthode serait de ne pas utiliser le système proxy, mais d'entrer 127.0.0.1 en tant qu'host. Dans ce cas, il faudra veiller à ce que mysql n'ait pas l'option skip-networking d'activée.
Dernière chose à faire ici : il faut utiliser postmap sur chacun des fichiers afin de les transformer en table que postfix affectionne :
cd /etc/postfix postmap mysql_virtual_alias_maps.cf postmap mysql_virtual_domains_maps.cf postmap mysql_virtual_mailbox_maps.cf postmap mysql_virtual_mailbox_limit_maps.cf postmap mysql_relay_domains_maps.cf
Cette opération est à recommencer après chaque modification de l'un de ces fichiers.
Pour finir, modifiez les permissions étant donné que les mot-de-passes mysql sont stockés en clair. Veilliez bien à conserver le fichier main.cf accessible à tous le monde étant donné que sendmail a besoin d'y accéder pour envoyer des mails.
chown root:postfix /etc/postfix/* chmod 640 /etc/postfix/* chmod o+r /etc/postfix/main.cf chmod +x /etc/postfix/postfix-script
Configuration du smtp-auth
Nous allons maintenant configurer le support SASL afin de ne pas laisser notre serveur en open-relay et servir ainsi comme relai pour les spams.
Ajoutez les lignes suivantes dans le fichier /etc/postfix/main.cf
:
# Support SASL broken_sasl_auth_clients = yes smtpd_sender_restrictions = reject_unknown_sender_domain, reject_non_fqdn_sender smtpd_recipient_restrictions = permit_mynetworks, permit_sasl_authenticated, reject_non_fqdn_hostname, reject_non_fqdn_sender, reject_non_fqdn_recipient, reject_unauth_destination, reject_unauth_pipelining, reject_invalid_hostname # reject_rbl_client dnsbl.dronebl.org, # reject_rbl_client list.dsbl.org, # reject_rbl_client bl.spamcop.net, # reject_rbl_client sbl-xbl.spamhaus.org smtpd_sasl_auth_enable = yes smtpd_sasl_local_domain = $myhostname smtpd_sasl_security_options = noanonymous
Créez le fichier /etc/postfix/sasl/smtpd.conf
et ajoutez y les lignes suivantes:
pwcheck_method: saslauthd mech_list: plain login allow_plaintext: true
Comme précédemment, veillez à bien utiliser localhost comme hostname afin d'utiliser le socket mysql si le skip-networking est activé sur votre serveur MySQL. Notez qu'il est impossible d'utiliser les méthodes d'authentification CRAM-MD5 et DIGEST-MD5 si les mot-de-passes sont cryptés dans la base mysql (ce qui est le cas ici). Nous nous contenterons donc de plain.
Éditez le fichier /etc/default/saslauthd
de façon à ce qu'il ait la configuration suivante:
START=yes MECHANISMS="pam" OPTIONS="-c -m /var/spool/postfix/var/run/saslauthd -r"
Il faut encore créé le dossier qui contiendra le socket de sasl:
mkdir -p /var/spool/postfix/var/run/saslauthd
Créez le fichier /etc/pam.d/smtp
(il faudra peut-être le nommer smtpd
) et ajoutez y les lignes suivantes:
auth required pam_mysql.so user=postfix passwd=password host=localhost db=postfix table=mailbox usercolumn=username passwdcolumn=password crypt=1 account sufficient pam_mysql.so user=postfix passwd=password host=localhost db=postfix table=mailbox usercolumn=username passwdcolumn=password crypt=1
Une fois de plus, soyez attentif à l'argument host=
A titre d'information, voici les différentes options possibles pour l'argument crypt=
:
- 0 (ou "plain") = Pas de cryptage. Ceci n'est pas recommandé.
- 1 (ou "Y") = utilise la fonction crypt() de linux. Celà correspond à la fonction ENCRYPT() de MySQL. C'est la solution que nous avons choisi ici. Attention cependant, seul les huits premiers caractères du mot-de-passe seront pris en compte.
- 2 (ou "mysql") = Utilise la fonction MySQL PASSWORD().
- 3 (or "md5") = Utilise la fonction MySQL MD5().
Il ne reste plus qu'à ajouter l'utilisateur postfix au groupe sasl :
adduser postfix sasl
Un petit point à propos des permissions :
/var/spool/postfix/
,/var/spool/postfix/var/
et/var/spool/postfix/var/run/
doivent être o+x/var/spool/postfix/var/run/saslauthd
doit appartenir àroot:sasl
Ajout du support SSL/TLS.
Comme pour tous les serveurs, il est interessant de mettre en place un cryptage SSL/TLS afin de sécuriser les transactions. En admettant que vous avez suivi mon guide concernant la mise en place d'une autorité de certification, voici ce qu'il reste à faire.
Commencez par ajouter les lignes suivantes dans votre fichier /etc/ssl/openssl.cnf
:
[POSTFIX] nsComment = "SMTP Server Certificate" subjectKeyIdentifier = hash authorityKeyIdentifier = keyid,issuer:always issuerAltName = issuer:copy basicConstraints = critical,CA:FALSE keyUsage = digitalSignature, nonRepudiation, keyEncipherment nsCertType = server extendedKeyUsage = serverAuth
Puis créés le certificat et signés le avec votre autorité :
openssl req -config /etc/ssl/openssl.cnf -nodes -newkey rsa:2048 -keyout postfix.key -out postfix.req openssl ca -config /etc/ssl/openssl.cnf -name core_ca -extensions POSTFIX -in postfix.req -out postfix.pem
Si jamais vous possédez déjà vos clés mais qu'elles sont chiffrés par une passphrase, voici comment supprimer la passphrase :
openssl rsa -in key.pem -text openssl rsa -in key.pem -out key_unlocked.pem mv key.pem key_locked.pem mv key_unlocked.pem key.pem
Postfix ne permet pas d'utiliser des clés vérouillés par une passphrase, veillez donc bien à spécifier l'option -nodes
de la première ligne.
Personnellement, je stock les fichiers du certificat dans /etc/postfix/ssl/:
mkdir /etc/postfix/ssl mv smtpd.key /etc/postfix/ssl/ mv smtpd.pem /etc/postfix/ssl/ chmod 600 /etc/postfix/ssl/*
Créez le fichier contenant la chaine de certification :
cat /etc/ssl/root_ca/root_ca.pem /etc/ssl/core_ca/core_ca.pem > /etc/postfix/ssl/ca_chain.pem
Il faut encore modifier /etc/postfix/main.cf
:
smtpd_tls_cert_file=/etc/postfix/ssl/smtpd.pem smtpd_tls_key_file=/etc/postfix/ssl/smtpd.key smtpd_tls_CAfile=/etc/ssl/csnu.org/ca.pem smtp_tls_cert_file=/etc/postfix/ssl/smtpd.pem smtp_tls_key_file=/etc/postfix/ssl/smtpd.key smtp_tls_CAfile=/etc/postfix/ssl/ca_chain.pem smtpd_use_tls=yes smtp_use_tls=yes smtpd_tls_loglevel = 1 smtp_tls_loglevel = 1 smtpd_tls_received_header = yes smtpd_tls_session_cache_timeout = 3600 smtp_tls_session_cache_timeout = 3600
Désormais, vous pourrez configurer votre logiciel de messagerie afin d'utiliser le chiffrement TLS.
Si vous souhaitez permettre les connexions SSL, il faut décommenter les quatres lignes suivantes du fichier /etc/postfix/master.cf
:
#smtps inet n - - - - smtpd # -o smtpd_tls_wrappermode=yes # -o smtpd_sasl_auth_enable=yes # -o smtpd_client_restrictions=permit_sasl_authenticated,reject
Pour des informations complémentaires, rendez-vous ici.
Ajout d'un utilisateur virtuel et lancement des services.
Pour ajouter un utilisateur test@csnu.org ainsi qu'un alias alias@csnu.org renvoyant vers notre utilisateur:
# mysql -u root -p Enter password: use postfix; INSERT INTO domain (domain,description) VALUES ('csnu.org','Test Domain'); INSERT INTO alias (address,goto) VALUES ('alias@csnu.org', 'test@csnu.org'); INSERT INTO mailbox (username,password,name,maildir) VALUES ('test@csnu.org',ENCRYPT('userpassword'),'Mailbox User','test@csnu.org/');
Les mots-de-passe sont cryptés avec la fonction ENCRYPT() de MySQL. Comme je l'ai dit précédemment, cette fonction limite la taille des passwords à huit caractères. Si vous souhaitez utiliser des passwords de plus de huit caractères vous pouvez utiliser l'une des autres fonctions de cryptage de Mysql. Pensez cependant à ajuster la configuration du fichier /etc/pam.d/smtp
comme décrit ici.
Vous pouvez maintenant lancer vos services :
/etc/init.d/saslauthd start /etc/init.d/postfix start
Pour tester si l'authentification fonctionne bien :
testsaslauthd -u test@csnu.org -p userpassword -s smtp -f /var/spool/postfix/var/run/saslauthd/mux
Vous pouvez vérifier que postfix ne détecte aucun problème avec :
postfix check
Commandes utiles
La queue de postfix peut être géré en ligne de commande avec la commande postqueue
.
Pour afficher la queue, tapez :
postqueue -p
Pour forcer postfix à traiter sa queue, tapez :
postqueue -f
vous aurez peut-être la nécessité de supprimer un message de la queue. Pour celà, il faut utiliser la commande postsuper
:
postsuper -d ID
L'ID correspond au Queue ID renvoyé par la commande postqueue -p
La commande postalias
permet de générer les fichiers d'alias de postfix :
postalias /etc/aliases
La commande postconf
permet de manipuler la configuration en ligne de commande
La commande postcat
permet de lire un mail en queue.
Par exemple, pour récupérer sous forme lisible le mail en queue situé dans /var/spool/postfix/deferred/B/B9C791
il suffit d'utiliser :
postcat /var/spool/postfix/deferred/B/B9C791
Il est aussi possible de passer directement via le Queue ID du mail :
postcat -q B9C791
Support du quota.
Vous l'aurez peut-être remarqué : postfix ne supporte pas le quota par défaut. Le patch VDA permet d'activer le support du quota pour le MDA virtual de postfix. Vous pouvez trouver une version postfix-vda pour debian sur http://debian.home-dn.net/ si vous souhaitez continuer d'utiliser le démon virtual fournit avec postfix pour délivrer les mails de vos domaines virtuels. Une autre méthode consiste à utiliser un autre MDA pour transporter les mails, par exemple, maildrop.
Problèmes possibles.
Si vous utilisez un noyau avec le patch grsecurity
, j'ai remarqué un comportement étrange. En effet, lorsque j'essayais d'envoyer un mail avec sendmail
avec un autre utilisateur que root (www-data par exemple) il me renvoyait une erreur. C'est un problème de droit : /proc/net
n'était pas lisible et exécutable par tous le monde (o+rx) ce qui empêchait sendmail
d'envoyer les mails.
Courier
Nous allons maintenant installer courier pour ses fonctionnalités de serveur pop et imap. Installer les paquets nécessaires :
aptitude install courier-authdaemon courier-authlib-mysql courier-pop courier-pop-ssl courier-imap courier-imap-ssl
Éditez le fichier /etc/courier/authdaemonrc
:
authmodulelist="authmysql"
Éditez le fichier /etc/courier/authmysqlrc
:
MYSQL_SERVER localhost MYSQL_USERNAME postfix MYSQL_PASSWORD password MYSQL_SOCKET /var/run/mysqld/mysqld.sock #MYSQL_PORT 0 MYSQL_OPT 0 MYSQL_DATABASE postfix MYSQL_USER_TABLE mailbox MYSQL_CRYPT_PWFIELD password #DEFAULT_DOMAIN domain.tld MYSQL_UID_FIELD 5000 MYSQL_GID_FIELD 5000 MYSQL_LOGIN_FIELD username MYSQL_HOME_FIELD "/srv/vmail" MYSQL_NAME_FIELD name MYSQL_MAILDIR_FIELD maildir #MYSQL_QUOTA_FIELD quota #MYSQL_WHERE_CLAUSE server='exemple.domain.tld'
Je préfère ne pas binder mes services sur toutes les ips configurés sur la machine. Il faut donc configurer courier pour qu'il ne bind que les ips voulus.
Pour courier-pop éditez le fichier /etc/courier/pop3d
et modifiez la ligne PORT=110
par :
PORT=127.0.0.1.110,::1.110,213.186.47.110.110,2001:41d0:1:d6e::110.110
Pour courier-pop-ssl éditez le fichier /etc/courier/pop3d-ssl
et modifiez la ligne SSLPORT=995
par :
SSLPORT=127.0.0.1.995,::1.995,213.186.47.110.995,2001:41d0:1:d6e::110.995
Pour courier-imap éditez le fichier /etc/courier/imapd
et modifiez la ligne PORT=143
par :
PORT=127.0.0.1.143,::1.143,213.186.47.110.143,2001:41d0:1:d6e::110.143
Pour courier-imap-ssl éditez le fichier /etc/courier/imapd-ssl
et modifiez la ligne SSLPORT=993
par :
SSLPORT=127.0.0.1.993,::1.993,213.186.47.110.993,2001:41d0:1:d6e::110.993
Ajout du support SSL/TLS
utiliser les scripts de courier
courier inclut des scripts qui permettent de générer automatiquement ces certificats SSL.
Pour cela, il faut éditer les fichiers /etc/courier/pop3d.cnf
et /etc/courier/imapd.cnf
puis lancer les commandes suivantes :
mkpop3dcert mkimapdcert
Créer son propre certificat signé par son autorité de certification.
Éditez votre fichier /etc/ssl/openssl.cnf
et ajoutez les lignes suivantes :
[IMAP] nsComment = "SSL Imap Certificate" subjectKeyIdentifier = hash authorityKeyIdentifier = keyid,issuer:always issuerAltName = issuer:copy basicConstraints = critical,CA:FALSE keyUsage = digitalSignature, nonRepudiation, keyEncipherment nsCertType = server extendedKeyUsage = serverAuth [POP] nsComment = "SSL Pop Certificate" subjectKeyIdentifier = hash authorityKeyIdentifier = keyid,issuer:always issuerAltName = issuer:copy basicConstraints = critical,CA:FALSE keyUsage = digitalSignature, nonRepudiation, keyEncipherment nsCertType = server extendedKeyUsage = serverAuth
Encore une fois, les clés ne devront pas être chiffré avec une passphrase car courier ne les gère pas.
Pour créer le certificat du serveur pop :
openssl req -config /etc/ssl/openssl.cnf -nodes -newkey rsa:2048 -keyout pop.key -out pop.req openssl ca -config /etc/ssl/openssl.cnf -name core_ca -extensions POP -in pop.req -out pop.pem cat pop.key pop.pem > pop3d.pem openssl gendh >> pop3d.pem mv pop3d.pem /etc/courier/ rm -rf pop.*
Pour créer le certificat du serveur imap:
openssl req -config /etc/ssl/openssl.cnf -nodes -newkey rsa:1024 -keyout imap.key -out imap.req openssl ca -config /etc/ssl/openssl.cnf -name core_ca -extensions IMAP -in imap.req -out imap.pem cat imap.key imap.pem > imapd.pem openssl gendh >> imapd.pem mv imapd.pem /etc/courier/ rm -rf imap.*
Et comme d'habitude, on modifie les droits :
chmod 600 /etc/courier/*.pem
Lancement
Il ne reste plus qu'à lancer courier et à le tester:
/etc/init.d/courier-authdaemon start /etc/init.d/courier-imap start /etc/init.d/courier-imap-ssl start /etc/init.d/courier-pop start /etc/init.d/courier-pop-ssl start
Avec le temps, vous en aurez peut-être assez de devoir relancer chacun de ces scripts. C'est pourquoi j'ai fait un script abrégé :
#! /bin/sh case "$1" in start) /etc/init.d/courier-authdaemon start /etc/init.d/courier-pop start /etc/init.d/courier-pop-ssl start /etc/init.d/courier-imap start /etc/init.d/courier-imap-ssl start exit 0 ;; stop) /etc/init.d/courier-authdaemon stop /etc/init.d/courier-pop stop /etc/init.d/courier-pop-ssl stop /etc/init.d/courier-imap stop /etc/init.d/courier-imap-ssl stop exit 0 ;; restart) $0 stop $0 start exit 0 ;; *) echo "Usage: $0 {start|stop|restart}" exit 1 ;; esac
maildrop
maildrop est un mail delivery agent (MDA). Son rôle est de délivrer les messages reçus par un serveur smtp dans les boites mails des utilisateurs. Nous allons mettre en place maildrop
pour remplacer le démon virtual
de postfix parce qu'il permet de gérer les quotas et les filtres.
Le paquet maildrop de debian lenny fournit maildrop 2.0.4
qui a un comportement étrange dans la gestion des quotas. Pour régler ce problème il faut compiler soit même maildrop 2.0.4
.
Pour commencer il faut installer g++
ainsi que les paquets courier-authlib-dev
et libpcre3-dev
:
aptitude install g++ courier-authlib-dev libpcre3-dev
Téléchargez maildrop et extrayez le :
wget http://prdownloads.sourceforge.net/courier/maildrop-2.0.4.tar.bz2 tar jxf maildrop-2.0.4.tar.bz2
il faut maintenant configurer maildrop :
cd maildrop-2.0.4 ./configure -prefix=/usr/local/courier --enable-maildrop-uid=5000 --enable-maildrop-gid=5000 --enable-maildirquota --without-db
Ici, on installe maildrop avec l'utilisateur d'uid 5000
et de gid 5000
ce qui correspond à notre utilisateur vmail
. maildrop sera installé dans /usr/local/courier
Compilons et installons maildrop :
make make install
Une erreur de compilation peut apparaître sur l'un des composants. Cela n'empêchera pas maildrop de fonctionner mais vous pouvez régler le problème comme ceci :
cd makedat ln -s makedatprog.c makedatprog cd .. make install
Il faut adapter les droits de /usr/local/courier/bin/
:
chown vmail: /usr/local/courier/bin/* chmod o+rx /usr/local/courier/
Pour que maildrop fonctionne il faut qu'il puisse accéder au socket de courier situé dans /var/run/courier/authdaemon/
:
chgrp vmail /var/run/courier/authdaemon/
maildroprc
Le fichier /etc/maildroprc
contient la configuration ainsi que les règles de filtrage par défaut de maildrop.
Pour commencer nous allons activer les logs de maildrop. Ajoutez la ligne suivante dans /etc/maildroprc
:
logfile "/var/log/maildroprc.log"
Créez le fichier de log et attribuez le à l'utilisateur vmail :
touch /var/log/maildroprc.log chown vmail:vmail /var/log/maildroprc.log
Vous voudrez peut-être ajouter maildrop à la rotation des logs. Éditez le fichier /etc/logrotate.d/maildrop
et ajoutez y les lignes suivantes :
/var/log/maildroprc.log { weekly missingok rotate 12 compress delaycompress notifempty create 640 vmail vmail sharedscripts postrotate endscript }
Pour créer automatiquement la mailbox si elle n'existe pas lors de la réception d'un message ajoutez les lignes suivantes à /etc/maildroprc
:
# Si la mailbox représenté par $DEFAULT n'existe pas `test -e $DEFAULT/` if ( $RETURNCODE != 0 ) { # On la crée `maildirmake $DEFAULT` # ainsi que les quelques sous-répertoire de base `maildirmake -f Junk $DEFAULT` `maildirmake -f Sent $DEFAULT` `maildirmake -f Trash $DEFAULT` # Puis on change les droits `chmod -R go-rwx $DEFAULT` }
Enfin nous allons configurer un fichier de filtre local à chaque utilisateur virtuel :
# On load les filtres spécifiques de l'utilisateur $DEFAULT s'ils existent `test -r $DEFAULT/mailfilter` if( $RETURNCODE == 0 ) { log "(==) Including $DEFAULT/mailfilter" exception { include $DEFAULT/mailfilter } }
Par exemple, voici comment je filtre les spams dans mon fichier /srv/vmail/pfoo\@csnu.org/mailfilter
:
if (/^X-Spam-Flag:.*YES/) { exception { to $DEFAULT/.Junk/ } }